Il a plu hier à Alger. Il y a eu même des morts. Deux personnes sont décédées suite aux intempéries et huit autres ont été blessées dans des éboulements et autres glissements de terrain. Et le pire est à venir. La météo annonce des pluies marquées parfois de chutes de grêle pour les prochaines 48 heures sur les régions côtières. Les inondations de Bab El-Oued de 2001 et les fortes neiges de 2005 sont encore en mémoire. Lors de ces deux tragiques événements, il a fallu l´intervention de l´Armée nationale populaire. Mais faudra-t-il à chaque ondée attendre l´intervention de l´armée, dont les effectifs sont inférieurs à ceux de l´administration civile (avoisinant les deux millions d´employés), censée posséder tous les équipements requis pour faire face à toutes les éventualités, catastrophes naturelles comprises? Et d´aucuns dénonceront toujours que l´armée se mêle de politique. Hier, Alger était paralysée. Les bureaux étaient désertés. Au même titre que la majorité des campus universitaires. Des chaussées et immeubles inondés. Des vieilles bâtisses effondrées. Des routes coupées. Les pluies saisonnières ont empêché toute circulation automobile. Les travailleurs ont rebroussé chemin. La capitale s´est noyée dans un verre d´eau. Ces intempéries ont mis à nu les imperfections et les lacunes dans la gestion des collectivités locales. Elles ont montré aussi les insuffisances qui accablent nos communes. Les voies de communication ne sont jamais dégagées à temps et les services vitaux ne sont jamais assurés. Elles ont aussi montré que la capitale est dans un état de quasi-abandon. Mais, au-delà des moyens humains et surtout matériels qui doivent être disponibles pour parer à pareille catastrophe, le vrai déblaiement doit toucher ceux en charge de la vie quotidienne des citoyens, de leur sécurité, de leur relatif confort. Certes, on objectera qu´à leur décharge, commis de l´Etat ou élus peuvent rétorquer que les plus nobles intentions et les plus fortes volontés sont ligotées, asphyxiées et pétrifiées par le manque de moyens matériels et financiers. Mais est-ce une raison valable pour que ce qui doit être fait ne soit pas fait et que des Algériens meurent? Le froid a déjà tué en Algérie. Les intempéries et inondations aussi. C´est le temps des spéculations. Les prix des légumes vont connaître une flambée. Le gaz se fera rare dans les villages enclavés. Les leçons des précédentes catastrophes n´ont pas été, c´est le moins de le constater, tirées pour être retenues. Les intempéries mettent toujours en évidence le sous-équipement criant dont souffrent un certain nombre de communes et le manque de responsabilité civile de certains commis, édiles et élus qui, d´une manière ou d´une autre, doivent assumer leurs charges. Peut-être que les futurs élus sauront y remédier d´autant que la grande bataille d´Alger aura lieu aujourd´hui avec les meetings des chefs de partis en lice. La campagne électorale s´achève aujourd´hui. Le scrutin pour le renouvellement des premiers magistrats des 1541 communes aura lieu jeudi prochain. Ils quémanderont nos voix. Les fêtes de fin d´année, c´est pour bientôt. Heureusement que les dindes ne votent pas pour Noël.