«Chaque chose en son temps» avait répondu le Président Bouteflika au journaliste qui lui posait la question sur sa présence ou non au Sommet de l´UPM qui doit se tenir le 13 juillet prochain à Paris. C´était le 22 juin dernier, au sortir de l´audience que le Président de la République venait d´accorder au Premier ministre français François Fillon. Ce «temps» vient d´arriver. Depuis Toyako au Japon, le président français a annoncé hier la nouvelle: «Le président Bouteflika m´a demandé de rendre publique sa réponse. Il sera présent à Paris pour le Sommet de l´Union pour la Méditerranée», a déclaré le président Sarkozy à l´issue d´un entretien qu´il a eu avec le président Bouteflika en marge du Sommet du G8. Au-delà de la courtoisie de Bouteflika de demander à Sarkozy d´annoncer lui-même la nouvelle alors qu´ils étaient ensemble sur le pas de la porte après leur rencontre, il y a lieu de savoir ce qui s´est passé depuis le 22 juin pour avoir enfin décidé Bouteflika à être présent à Paris. En réalité, ce n´est pas seulement de deux semaines que Bouteflika a eu besoin pour prendre sa décision. Il a réservé sa réponse depuis que le président français a lancé son idée de l´Union méditerranéenne devenue UPM. C´est-à-dire depuis plus d´une année. Depuis Toulon en 2007. Depuis la campagne pour la présidentielle française. L´explication tient dans cette phrase de Bouteflika toujours depuis Toyako: «Il n´ y avait pas de réticences, il n´y avait que des pourparlers», a-t-il précisé. Ce qui veut dire clairement que sa décision aujourd´hui prise ne l´a été qu´à l´issue de pourparlers. De tractations. De négociations officieuses. Les deux Présidents n´en diront pas plus sur ces pourparlers et leur contenu. Si on sait qu´ils ont permis à Sarkozy «d´arracher» le oui de Bouteflika, on ne sait par contre rien ou presque de ce qu´a pu obtenir en contrepartie le Président algérien. Le «presque» réside dans l´invitation faite à Bouteflika par Sarkozy. En effet, le président français, après avoir annoncé la participation du président algérien au Sommet de Paris, a ajouté: «M.Bouteflika m´a également indiqué qu´il viendrait en visite d´Etat en France dans le courant de l´année 2009.» On aurait pu s´attendre qu´il dise «dans le courant du premier trimestre 2009» sachant que le mandat présidentiel actuel s´achève en Algérie en avril de l´année prochaine. Simple imprécision d´un Sarkozy surmené par un titanesque programme de travail pour la France, pour l´Europe, pour...? Difficile à croire quand c´est un champion de la communication qui s´exprime. Alors? Paraphrasons Bouteflika pour dire simplement que «l´explication viendra en son temps».