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Sarkozy affirme : «Bouteflika sera à Paris le 13 juillet au sommet de l'UPM» Annonçant une visite d'état du président algérien en France au courant de 2009
Photo : APS Par Abdelkrim Ghezali Finalement l'annonce de la présence de Bouteflika à Paris le 13 juillet prochain a été faite hier par Sarkozy au Japon. Manifestement, Bouteflika a laissé le privilège à son futur hôte d'annoncer la nouvelle, d'autant plus que Sarkozy tenait à la participation algérienne au plus haut niveau au sommet de l'UPM. «Le président Bouteflika m'a demandé de rendre publique sa réponse. Il sera présent à Paris pour le sommet de l'union pour la Méditerranée», a déclaré Sarkozy à l'issue d'une rencontre avec M. Bouteflika en marge d'un sommet, à Toyako (Japon), entre les dirigeants du G8 et ceux de sept pays africains. «C'est extrêmement important, parce que l'Algérie joue un rôle central. Le président Bouteflika a une expérience, une autorité qui font que sa présence autour de la table pour le sommet de l'union pour la Méditerranée est indispensable au succès de ce sommet», s'est-il félicité. Quelque quarante chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus au sommet fondateur de l'UPM qui ambitionne de lier l'Europe et les pays de la Méditerranée dans de nombreux domaines. Ce sommet doit réunir notamment des dirigeants de pays qui n'ont pas signé la paix, comme le président syrien Bachar Al Assad et le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Seul Mouammar Kadhafi a décliné officiellement l'invitation du président français au sommet du 13 juillet, mais M. Bouteflika avait jusqu'ici laissé en suspens la question de sa présence. Après avoir exprimé très tôt son intérêt pour la version initiale du plan cher au chef d'Etat français, M. Bouteflika avait été déçu par l'arrimage de ce projet à l'Union européenne (UE) dans son ensemble, et non seulement aux pays de l'UE riverains de la Méditerrannée, l'Allemagne n'ayant notamment pas voulu rester à l'écart. L'UPM est née «pour que nous puissions véritablement réaliser des projets méditerranéens», avait ainsi expliqué fin juin le chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem. Mais avec «la participation des 27 pays européens, ce projet a changé, il est complètement différent du projet initial», avait-il estimé. «Il n'y avait pas de réticences, il n'y avait que des pourparlers», a cependant assuré M. Bouteflika devant les journalistes. A Toyako, M. Bouteflika «m'a également indiqué qu'il viendrait en visite d'Etat en France dans le courant de l'année 2009», a ajouté le président français. Ainsi donc le suspens entretenu jusque-là est levé et Bouteflika sera à Paris le 13 juillet prochain pour assister à l'événement du projet de l'union pour la Méditerranée dont les contours et le contenu demeurent flous. Bouteflika semble avoir agi par raison d'Etat, dans la mesure où sa présence à ce sommet n'est nullement compromettante en cas d'échec. Sarkozy voulant réussir au moins et pour la première fois ce que le processus de Barcelone n'a pas réussi : un sommet euro-méditerranéen pouvant déboucher, sinon sur le plus important projet d'intégration régionale au monde, du moins sur l'esquisse d'un plan de coopération et de partenariat le plus large possible et ce, en dépit des entraves qui le minent a priori. A ce propos, la participation de Bouteflika à ce sommet semble avoir été savamment négociée si l'on se réfère à la précision de Bouteflika qui est assez révélatrice : «Il n'y avait pas de réticences, il n'y avait que des pourparlers.» Au-delà des clarifications demandées par l'Algérie au nom des pays arabes, et au-delà du différend algéro-français sur le passé colonial et la repentance, les pourparlers algéro-français ont certainement porté sur des questions géopolitiques décisives pour la stabilité du Maghreb, de la région sahélo-saharienne et du Moyen-Orient, et où la France adopte des positions non conformes à ses principes affichés. Si la France ambitionne légitimement de jouer un rôle moteur dans l'espace méditerranéen convoité par les Etats-Unis, il est aussi légitime que l'Algérie use de tout son poids pour favoriser par tous les moyens une solution juste et équitable pour tous les conflits qui déstabilisent son espace frontalier immédiat et la région moyen-orientale.