Ce nom désigne un quartier arabe de Jérusalem-Est, rebaptisé par l´occupant israélien «Har Homa». Au vu du développement de la situation dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est en particulier, Djebel Abou Ghneim risque fort de devenir le symbole par lequel la paix sera ou ne sera pas. En effet, ce quartier arabe de la Ville Sainte, que Israël a entrepris de judaïser à outrance, marque une frontière, une ligne rouge que l´Etat hébreu ne peut franchir sans rendre tous les plans pour la paix caducs et tous les efforts consentis sans objet. L´approbation par une commission israélienne de planification urbaine de la construction de 920 logements dans un quartier arabe voué à la colonisation à Jérusalem-Est occupée, et annoncé hier par la municipalité de la ville, ne change rien à la donne. Si ce n´est compliquer davantage les efforts internationaux tendant à l´aboutissement du processus de paix engagé entre Israël et les Palestiniens. Cela d´autant plus que le gouvernement de Tel Aviv avait accepté, en novembre 2007 - lors de la conférence d´Annapolis pour la relance du processus de paix - la «Feuille de route», plan de paix international, qui prévoyait comme première mesure le gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est dont le Conseil de sécurité de l´ONU et la communauté internationale n´en reconnaissent pas l´annexion par Israël, en 1981. Il y a une vérité incontournable: l´Etat hébreu doit, d´une manière ou d´une autre, intégrer la donne palestinienne dans son concept de la paix en se persuadant que sa sécurité et, partant, son existence ont un prix: l´existence aux côtés d´Israël d´un Etat palestinien indépendant ayant pour capitale, Jérusalem-Est. Cela est un fait que la communauté internationale, qui a sans doute mis du temps à assimiler, estime désormais inéluctable. Plus tôt Israël s´imprègnera de ce fait, Jérusalem capitale de deux Etats, plus tôt la paix aura de réelles chances de sortir du domaine de la supputation pour devenir un élément-clé de la sécurité de tous les peuples du Proche-Orient. De fait, le président français, Nicolas Sarkozy, s´adressant au Parlement israélien lors de sa visite d´Etat en Israël, a brisé le tabou de Jérusalem en réitérant la nécessite de l´existence de deux Etats, ayant cette ville pour capitale. Aussi, le retour à la ligne de démarcation de 1967 et la restitution de Jérusalem-Est aux Palestiniens sont la condition sine qua non de l´établissement de la paix. Dès lors, c´est Israël qui tient les clés de sa sécurité et de son existence parmi ses voisins arabes. Ces derniers, lors du Sommet de Beyrouth de 2002 - confirmé par celui de Riyadh en 2007 - lui ont proposé un «Plan de paix». Plan qu´Israël avait sèchement rejeté. Or, l´Etat hébreu doit maintenant choisir et prendre les initiatives qui confortent la paix et non celles qui lui font obstacle, comme son obstination à vouloir coloniser et judaïser les territoires palestiniens. Aussi, Israël peut continuer à construire des milliers de logements, y installer des dizaines de milliers d´Israéliens, la donne restera la même: le contentieux israélo-palestinien qui persiste depuis 60 ans, peut perdurer 60 autres années sans qu´Israël puisse imposer son diktat. Dès lors, le seul choix qui s´offre à l´Etat hébreu, c´est celui d´accepter de vivre en paix avec à ses côtés un Etat palestinien. Les initiatives d´Israël ne donnent pas toutefois l´impression que ce soit la voie de la paix que l´Etat hébreu privilégie.