Une commission israélienne de planification urbaine a approuvé la construction de 920 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est occupée, a annoncé hier la municipalité alors que l'Autorité palestinienne a dénoncé ce projet. «La commission urbaine a approuvé l'édification de 920 unités de logement à Har Homa», selon un communiqué. La construction de ces unités de logements fait partie d'un projet de 40.000 logements au cours des dix prochaines années à Jérusalem, pour certains, dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, selon la municipalité. Ce projet a été approuvé en juin par la commission de planification urbaine de Jérusalem, qui relève du ministère de l'Intérieur, après l'avoir été par la municipalité. La construction interviendra dans un secteur nouveau du quartier de colonisation de Har Homa, sur la colline de Jabal Abou Ghneim, entre Bethléem (sud de la Cisjordanie) et le village de Sour Baher à Jérusalem-Est. L'Autorité palestinienne a dénoncé ce projet qui menace la poursuite du processus de paix israélo-palestinien. «Nous mettons en garde le gouvernement israélien contre les répercussions de la poursuite de la colonisation, notamment à Jérusalem, sur les négociations de paix», a déclaré le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina. «Cette politique met en doute la crédibilité d'Israël dans les négociations et celle de l'administration américaine qui n'a pas exercé suffisamment de pression pour mettre fin à cette politique destructrice», a-t-il ajouté. Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, a indiqué que le gouvernement n'était «pas au courant de nouveaux appels d'offres» pour ces constructions. Har Homa fait partie des quartiers de colonisation dits du «Grand Jérusalem» compris dans les limites de la municipalité de Jérusalem, considérée par tous les gouvernements israéliens depuis 1967 comme la capitale «indivisible» d'Israël. Les limites municipales de la ville ont été considérablement étendues vers l'est après la guerre de juin 1967, pour englober la partie arabe de la ville sainte et des secteurs avoisinants, tous situés en Cisjordanie. Ces annexions n'ont jamais été reconnues par la communauté internationale et provoquent des critiques, y compris de l'administration américaine. La mise en chantier de Har Homa, en mars 1997, avait suscité la colère des Palestiniens et conduit à un blocage durable du processus de paix. Après l'achèvement des travaux d'infrastructure en décembre 1997, Israël avait suspendu le chantier durant deux années. Har Homa doit comprendre à terme 6 500 logements, selon le projet israélien. Plus de 10.000 personnes y habitent d'ores et déjà. La «feuille de route», un plan international de paix lancé en 2003 et à nouveau accepté par Israël et les Palestiniens lors de la réunion internationale du 27 novembre à Annapolis (Etats-Unis) sur le Proche-Orient, prévoit la fin des violences et le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est. Plus de 200.000 Israéliens se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation construits à Jérusalem-est depuis 1967, date de l'occupation, la partie arabe de la ville étant annexée en 1981 mais non reconnue par le Conseil de sécurité de l'ONU. Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, estiment que la colonisation israélienne est le principal obstacle sur la voie de la paix. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, en visite dans la région, avait critiqué, le mois dernier, la poursuite de la colonisation, alors que les négociations israélo-palestiniennes piétinent.