Voici une image de marque dont on se demande si elle a encore un quelconque signifiant tant notre capitale croule sous la crasse et les détritus, défigurée en outre par des carcasses d´habitations inachevées indignes de son rang. La capitale renvoie une image qui ne fait honneur ni à ses habitants ni à ses édiles. Alger, ce sont 26 communes. Peut-on dire que l´une d´entre elles, par le civisme de sa population, par l´abnégation de ses dirigeants, vient conforter, un tant soit peu, une image plus que jamais flétrie. Au manque de civisme de ses citoyens - qui jettent leurs ordures n´importe où, ne respectent pas les heures de leur ramassage, laissent en suspens des constructions qui défigurent la ville - s´ajoute la nonchalance d´élus locaux qui ne se donnent pas réellement la peine de veiller à la propreté des communes dont ils ont la responsabilité et de faire respecter les lois de l´urbanisme dont ils ont la charge de faire appliquer. En fait, il n´y a pas que la question des ordures - quoi qu´elle soit importante du fait des maladies que les déchets qu´elles peuvent induire - qui pose problème, mais bien l´ensemble de la gestion de nos communes. A telle enseigne que l´on se demande même si celles-ci sont réellement gérées. Pour s´en convaincre, il suffit de voir l´aspect qu´a la capitale, au lendemain d´une simple averse quand les rues de nos communes se transforment en oueds, car le travail de curetage des égouts n´a pas été fait en temps et lieu opportuns. Une capitale où - à l´exception de quelques artères en bon état, car fréquentées par les officiels, ceci pouvant expliquer cela - les grandes routes sont crevassées et mal entretenues, les trottoirs non carrelés donnent l´impression de gens peu soucieux de l´image de leur capitale, on se demande si effectivement il y a des responsables au niveau des mairies de la ville d´Alger. A voir l´état où se trouve la capitale, on vient à en douter. Pour s´en convaincre, il suffit de faire un tour à Bouzaréah, siège de l´une des treize wilayas déléguées d´Alger. La wilaya déléguée de Bouzaréah est elle-même coincée entre les carcasses d´un centre commercial et d´une aire de jeu jamais achevés, faisant face à une colline, attenante à l´APC qui à chaque pluie transforme le lieu en gadoue. Les trottoirs? Ils n´existent carrément pas à Bouzaréah. La majorité des communes d´Alger se trouvent dans cette même situation de non-gestion. A moins qu´Alger ne se limite à ses quartiers résidentiels et aux lieux officiels - ou par lesquels un officiel est susceptible de transiter - il faut bien admettre que cette grande métropole laisse à désirer et ne répond pas à l´idée que l´on se fait d´une capitale. Il faudrait que les édiles se déplacent un peu et voient l´état des lieux de communes qu´ils sont censés gérer. Et ce n´est pas la désorganisation des transports et leur absence dès 20h00, ou le fait qu´Alger «ferme» à partir de 19h00 qui vont expliquer une démission généralisée de personnes dont la fonction première est de veiller à l´image de marque de la capitale. Une capitale devenue incapable de jouer son rôle car elle n´a rien qui puisse inciter visiteurs et investisseurs à venir la découvrir ou y investir. Alger, en fait, est devenue un repoussoir par sa malpropreté, par ses perpétuels embouteillages qui rendent la vie infernale à ses habitants. Faut-il encore noter qu´Alger est la seule capitale au monde qui n´a pas de «maire» en titre. Ce qui ne fait qu´ajouter au désordre dans lequel se meut une capitale en mal de retrouver un label aujourd´hui perdu. Alger la Blanche? Un souvenir! Et d´aucuns de se demander si ce symbole a jamais existé ou a été tangible.