Ghoul préconise une révolution dans son secteur afin de rattraper le temps perdu. Ni l'argument de la situation sécuritaire et encore moins celui de l'aspect financier ne sont désormais, valables pour justifier les retards accusés dans les chantiers en travaux publics. «Il y a une incohérence totale dans les délais et l'importance accordée aux projets», a déclaré, hier, le ministre des Travaux publics, lors de la journée d'étude sur les schémas directeurs routiers, autoroutiers et d'entretien routier. La réunion a regroupé les 48 directeurs des travaux publics de wilayas, les DG des établissements publics sous tutelle du ministère des Travaux publics et les représentants des ministères des Finances, de l'Intérieur, de la Défense nationale, des Transports, de l'Aménagement du territoire, et de la Participation et de la promotion de l'investissement. S'adressant aux ingénieurs et aux bureaux d'études de son département, Ghoul a fait remarquer que «les délais sont trop gonflés et ce, quelle que soit la topographie du site», ajoutant: «C'est à l'entreprise de s'adapter aux délais fixés et non le contraire.» Aussi, selon lui, il est impératif de renverser cette équation qui fait perdre des milliards au Trésor public. Pour ce faire, le ministre compte introduire des mesures radicales dans le cahier des charges. A en croire Ghoul, cette révolution sera essentiellement axée sur trois points: l'exigence de la qualité qui mènera, à terme, à moins d'entretien et plus d'extension, une garantie décennale où seront définies clairement les responsabilités de tous les acteurs qui interviennent dans la réalisation d'un projet (bureau d'études, contrôle, l'administration et l'entreprise de réalisation), et enfin, la catégorie de l'entreprise de réalisation. «L'appel d'offres doit contenir la catégorie de l'entreprise qui sera définie pour chaque type de réalisation». Il va sans dire, que les changements préconisés par Ghoul, supposent une révolution dans les mentalités, la conception, le contrôle, l'entretien et tout ce qui est inhérent au secteur des travaux publics. Pour des raisons diverses, les entreprises algériennes se sont rangées sur les horaires administratifs, dans un secteur où les chantiers exigent un rythme de travail h/24. A propos du rythme justement, il faut noter que l'autoroute Est-Ouest, qui constitue aujourd'hui une priorité pour le département de Ghoul, a été conçue en 1975, les travaux ont démarré en 1986 et en 2002, 65 km, sur les 1200 à réaliser, ont été livrés à la circulation. Par ailleurs, lors de cette rencontre, Amar Ghoul a dégagé les priorités que compte réaliser son ministère au niveau national. En plus d'une cartographie de tous les points noirs, les routes côtières, la rocade des Hauts-Plateaux, la deuxième rocade Sud d'Alger, la Transsaharienne et l'autoroute Est-Ouest, en constituent les priorités.