Devant l´hécatombe que nous enregistrons chaque année sur nos routes, on a parlé de tout ce qui pourrait être des véritables causes. Des excès de vitesse, de l´indiscipline des conducteurs, des piétons, de la contrefaçon, des intempéries, de la malchance...enfin tout ou presque y est passé. Sauf un point. Celui de la signalisation routière. A la Direction de l´exploitation et de l´entretien routier (Deer), au ministère des Travaux publics qui a pour mission, entre autres, «d´offrir aux usagers du réseau routier national un niveau de service satisfaisant de confort et de sécurité grâce à un entretien des chaussées, des dépendances et des équipements de signalisation...», il est question, effectivement, de remise à niveau de la signalisation routière. Pour ce faire, nous dit-on, «il a été retenu dans le cadre du quinquennal 2005-2009, un linéaire de 75.000 km de signalisation horizontale et 86.500 unités des différents panneaux de police et de direction pour la signalisation verticale». Sauf que, et ce n´est là un secret pour personne, ni pour l´usager ni pour la Deer elle-même, que cette remise à niveau n´est pas au rendez-vous. Mais avant d´incriminer la remise à niveau qui implique une signalisation déjà existante et pour être complet, il faut y ajouter l´absence carrément de signalisation sur certains tronçons des voies à grande circulation ou si vous voulez les autoroutes. On pourrait invoquer l´impérieuse livraison des tronçons au fur et à mesure de leur achèvement sans que cela n´absout en quoi que ce soit les services du ministère des Travaux publics. Aucune livraison dans la précipitation ne devrait être admise. Il s´agit de vies humaines à protéger. Signalisations verticale, horizontale voilà qui peut être compliqué à comprendre de prime abord. Il s´agit de celles que l´automobiliste lit en levant la tête et celles qu´il aperçoit sur le côté droit de la chaussée. Peu importe! Les deux ont besoin de remise à niveau, sinon de mise à niveau. Dans leurs espacements. Dans la couleur (bleue pour la première et verte pour la seconde). Très souvent la seconde manque. Bref, cette mission est pourtant assurée par quelque 1000 ingénieurs et techniciens assermentés. Un effectif en voie d´être augmenté. Le problème qui se pose réellement est celui de définir la responsabilité du ministère des Travaux publics, donc de l´Etat, dans certains accidents de la route ou même certaines infractions. Car il est indiscutable que le défaut de signalisation n´est pas étranger dans certains cas. Ceci sans parler du mauvais état des routes par endroits. Ce qui est également cause d´accidents et de la responsabilité de l´Etat. Alors que dans tout le vacarme fait autour de la lutte contre l´hécatombe qui sévit sur nos routes, il n´est question que de sanctions contre les conducteurs. On vient d´y ajouter les piétons. Reste que pour parfaire le dispositif, il faudra bien y ajouter les services défaillants de l´Etat. Dans sa position de juge et partie, il reste à trouver le meilleur mécanisme qui permettrait la sanction. Une association des usagers de la route par exemple. Une association forte, intègre et compétente. Il est permis de rêver. Au moins pour ne pas rester dans le cauchemar de prendre la route.