Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le secteur du transport qui observe ces dernières années un fort développement suite à l'extension du réseau routier dans plusieurs endroits du territoire national, et ce dont le but de faciliter le déplacement des personnes et des marchandises, continue d'enregistrer un nombre inquiétant de victimes sur les routes à cause des accidents de la circulation.Le durcissement du code de la route opéré récemment semble loin de pouvoir lutter contre ce phénomène très répandu dans les routes d'autant que le nombre de victimes n'a pas diminué.Si l'être humain est souvent montré du doigt comme étant le premier responsable de ces accidents, il est évident maintenant qu'il existe d'autres causes, lesquelles poussent les conducteurs et les piétons à ne pas appliquer le code de la route et ce, en dépit de ses sanctions.Les décideurs ne pensent-ils pas que les Algériens et Algériennes ont recours à de nombreux déplacements quotidiennement à cause de leur va-et-vient entre les administrations ? Y a-t-il une politique visant la réduction de la mobilité inutile de la population ? Pour de nombreux spécialistes, cela est souvent à l'origine des encombrements dans les réseaux routiers, ce qui oblige les conducteurs à changer leur comportement qui devient par le temps négatif.Il est aussi reconnu par les mêmes sources que la signalisation routière n'est plus en mesure de jouer son rôle puisque certaines plaques placées sans la moindre étude approfondie poussent les conducteurs à ne pas les respecter pour la simple raison qu'elles ne peuvent pas être respectées. Et c'est ainsi que le conducteur avec le temps n'accorde aucune attention à la signalisation routière.«Ce n'est pas normal d'imposer aux conducteurs de rouler à moins de 60km/h sur une route nationale qui ne présente pas un grand danger», souligne un conducteur avant d'ajouter que ces commissions de signalisation routière sont encore loin de comprendre les mécanismes de la circulation d'autant qu'elles ne pensent qu'à imposer une certaine limitation de vitesse permettant de réduire les accidents de la circulation, alors que le conducteur est avant tout un être humain pouvant distinguer facilement entre une plaque implantée à sa place et une autre n'obéissant pas aux normes. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, les accidents de la circulation sont devenus de plus en plus nombreux ces derniers temps et ce, en dépit du nouveau code de la route et de son application stricte par les services de sécurité de cette wilaya. Selon le bilan de la gendarmerie de cette wilaya établi du 1er janvier au 31 juillet 2009, le nombre d'accidents enregistrés a atteint 317, dont 245 corporels, 39 accidents mortels et 33 accidents matériels. Ces accidents ont fait 549 victimes. D'après les analyses de la gendarmerie, 82,02% des causes de ces sinistres sont dues aux conducteurs, 10,41% aux piétons, 13 accidents à des causes techniques et 11 accidents liés à des causes environnementales, lesquelles regroupent le brouillard, la neige, la pluie et les routes accidentées.Durant cette même période, les services de la gendarmerie ont constaté 10 754 délits, 3 589 infractions au code de la conduite, dressé 19 803 procès-verbaux et 5 112 infractions au code de la route. Le radar, quant à lui, a permis de signaler 3 229 infractions pour excès de vitesse. Pour les retraits des permis de conduire, les mêmes services ont enregistré 3 395 retraits immédiats et 82 retraits provisoires. Ces mêmes services de la gendarmerie indiquent également que la majorité des accidents sont dus à des baisses de réflexes de conduite chez les chauffeurs et ce, à cause du manque de sommeil. D'autre part, il faut reconnaître que le réseau routier est aussi montré du doigt puisqu'il est à l'origine de nombreux accidents. Selon des spécialistes, plusieurs des routes actuelles réalisées pour un trafic routier bien déterminé n'arrivent plus maintenant à assurer une sécurité routière aux usagers après l'augmentation du parc roulant.L'absence de plan de circulation dans de nombreuses villes complique la circulation routière et augmente ainsi les accidents, lesquels touchent particulièrement les écoliers.Le manque de parking et l'absence de lieux de stationnement obligent les automobilistes à utiliser leurs véhicules à l'intérieur du tissu urbain au lieu de marcher. L'investissement des municipalités dans la réalisation des parkings est très rentable, selon des spécialistes. S'agissant du nouveau code de la route, de nombreux conducteurs disent qu'il compte des articles semblables aux codes des autres pays. Son contenu ne convient pas pour notre pays à cause de l'état de notre réseau routier et sa longueur ainsi que du comportement des usagers de la route. Pour de nombreux conducteurs, ce nouveau code mène directement à la prison en cas d'accident mortel puisqu'il est difficile de situer le responsable de l'accident. A titre d'exemple, lorsqu'un chauffeur d'un véhicule d'occasion sans airbag trouve la mort en commettant une infraction au code de la route et percute un véhicule neuf où son occupant arrive à supporter le choc à cause de l'airbag du véhicule, comment ce dernier pourra-t-il prouver son innocence et éviter l'emprisonnement ? L'application de ce nouveau code de la route semble difficile vu son continu qui ne convient pas à la manière de penser de la population. D'ailleurs, même l'ancienne loi n° 01-14 n'a jamais été appliquée dans sa totalité. En somme, la lutte contre les accidents de la circulation mérite une réflexion profonde pour essayer de trouver d'autres raisons qui sûrement se cachent derrière le comportement négatif imposé aux conducteurs et aux piétons.