L´ordre des révoltes populaires se dessine. Un coup à gauche, un coup à droite. Après la Tunisie et l´Egypte, aujourd´hui c´est au Yémen que les manifestations prennent une nouvelle tournure. Hier à Sanâa, les manifestations ont été plus violentes. La place Al-Sabiine, près du palais présidentiel, est en passe d´être «jumelée» avec la place Al Tahrir. Tandis qu´en Jordanie, le feu couve en attendant l´explosion. Nombreux sont les observateurs qui privilégient le ras-le-bol des populations arabes contre l´immobilisme de leurs dirigeants face à l´intransigeance israélienne plus belliqueuse que jamais. Depuis la création de l´Etat d´Israël en 1948, celui-ci s´est donné pour stratégie de maintenir la région en état de guerre permanent pour des desseins que tout le monde connaît. S´étendre toujours plus. Chaque conflit apporte son lot de superficie. Pour le biblique «Grand Israël». Il suffit de comparer la carte d´Israël en 1948 et celle d´aujourd´hui pour se convaincre que l´objectif israélien est en cours mais n´est pas encore totalement atteint. C´est-à-dire? les territoires de l´an 926 avant Jésus- Christ. C´est d´ailleurs ce qu´a rappelé Netanyahu quand il a déclaré aux Etats-Unis que «la guerre d´Israël a trois mille ans». Avec toute l´arrogance du hors-la-loi (une centaine de résolutions onusiennes n´ont jamais pu être appliquées à l´Etat hébreu) qui «trône» au-dessus des autres peuples de l´humanité. Rien ni personne n´a réussi, 43 ans durant, à ramener à la raison les dirigeants israéliens. C´est devant cette impasse que les peuples arabes s´insurgent aujourd´hui. Par arabes il faut entendre les musulmans et les chrétiens. A la place Al Tahrir en Egypte, les chrétiens sont aussi présents et personne n´en parle. Au Liban, les chrétiens représentés par Michel Aoun sont alliés au Hezbollah pour la constitution du nouveau gouvernement de Nadjib Mikati et personne n´en parle. A Jérusalem, les lieux saints chrétiens sont autant menacés par Israël que les lieux saints musulmans et personne n´en parle. C´est cette insoutenable intransigeance des dirigeants d´Israël qui fait sortir les peuples de la région dans la rue. Ils le font en désespoir de cause. Parce qu´ils ne croient plus aux capacités de leurs dirigeants à régler le problème. Et quand ces mêmes dirigeants s´éternisent au pouvoir... Qu´ont apporté aux Egyptiens les accords de Camp David trente ans après? Rien, sinon une plus grande liberté de manoeuvre d´Israël dont la plus ignoble est «l´opération Plomb durci» et ses bombes au phosphore contre la population civile de Ghaza mise au préalable sous blocus depuis 2007. Un blocus décidé par Israël mais aussi par les dirigeants égyptiens. Une telle «convergence» a eu raison de la patience du peuple égyptien qui refuse de cautionner l´implication de son pays dans une quelconque agression contre les Palestiniens. A bien voir, on retrouvera les mêmes «détonateurs» en Tunisie comme au Yémen et en Jordanie comme en Egypte. C´est pourquoi Israël a peur et se soucie des traités de paix conclus avec les dirigeants égyptiens et jordaniens. C´est tout le sens de l´exigence du quatuor (ONU, Etats-Unis, Russie et Union Européenne) réuni il y a quelques jours à Munich «d´une paix globale israélo-arabe». Et non pas «des paix séparées». Ceci dit, la réalité des problèmes socio-politiques vécus par les populations de ces pays est incontestable. Mais quel progrès, quel développement peuvent être possibles sans paix? La vraie! Globale et durable!