Les relations entre Alger et Prague sont appelées à s'intensifier. Célébrant les dix années d'existence de la République tchèque, l'ambassadeur de ce pays à Alger, M.Jaromir Marek, a animé, hier, à la résidence de l'ambassade, une conférence de presse dans laquelle il a abordé devant un parterre de journalistes de la presse nationale, le bilan des dix ans de partition de l'ex-Tchécoslovaquie, l'état des relations algéro-tchèques et les questions brûlantes de l'actualité internationale. Issue de la fameuse «Révolution de velours» de 1989, la République tchèque est née officiellement le 1er janvier 1993 au lendemain de la partition pacifique de la Tchécoslovaquie en deux Etats distincts: la République tchèque et la République slovaque. Cela dit, comme l'a fait remarquer M.Marek, il convient de relativiser ce concept de partition dans la mesure où l'ex-Tchécoslovaquie née en octobre 1918 était déjà un Etat fédéral où chacun des deux nouveaux Etats avait son Parlement (le Conseil national) et son gouvernement, ce qui simplifia quelque peu cette séparation, même si des difficultés complexes n'ont pas manqué d'être enregistrées. Faisant le bilan de cette expérience au plan local, européen et mondial, l'ambassadeur tchèque a retenu tout d'abord que cette partition s'est traduite par une stabilisation continue de son pays, une modernisation de son économie et une modification sensible de ses frontières et de celle de l'Europe centrale. En outre, au-delà du caractère démocratique continu des régimes politiques instaurés dans les deux entités depuis leur proclamation, des changements géopolitiques majeurs sont intervenus dans l'évolution de ces deux nouveaux pays. Tant la République tchèque que la Slovaquie sont aujourd'hui membres de l'OTAN et sont conviées à rejoindre l'Union européenne en mai 2004. Quant aux relations économiques et politiques entre Alger et Prague, le chef de la mission diplomatique tchèque en Algérie, a admis que ces rapports passent actuellement par une phase de «stagnation», mais il n'a pas manqué de rappeler que notre pays est un partenaire commercial traditionnel de l'ex-République tchécoslovaque depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Et, depuis sa création en 1993, la République tchèque a continué à exporter vers l'Algérie des produits traditionnels (machines outils, équipements pour le secteur énergétique, petits avions d'entraînement, produits agroalimentaires, pharmaceutiques chimiques, verrerie, cristal et porcelaine), alors que les exportations algériennes qui ont connu un niveau très élevé entre 1997 et 2001 sont constituées essentiellement d'hydrocarbures. Appelées à s'intensifier, ces relations sont de surcroît très encadrées politiquement, puisque le diplomate tchèque n'a pas omis de rappeler toutes les visites diplomatiques ou de travail effectuées réciproquement dans les deux pays par des responsables de rang ministériel.