Les conclavistes ont débattu des préparatifs inhérents à la marche du 12 janvier. Les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa ont décidé de maintenir la marche populaire, prévue pour demain au chef-lieu de wilaya, à l'issue du conclave extraordinaire tenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Semaoun. Outre le bilan des manifestations de la semaine passée, les conclavistes ont débattu des préparatifs inhérents à la marche du 12 janvier dite d'envergure. La solidarité avec les blessés et les détenus grévistes était dans toutes les interventions desquelles ressortait une inquiétude grandissante. Dans une déclaration qui nous a été remise à l'issue de la rencontre, les délégués de la Cicb «se félicitent de la formidable mobilisation populaire autour des mots d'ordre du mouvement citoyen», allusion aux revendications de «la libération des détenus immédiate et inconditionnelle et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Et ce, ajoutent les rédacteurs «en dépit de la répression féroce qu'elle (la population) subit». Les conclavistes n'ont pas manqué au passage de rendre un vibrant hommage aux citoyens établis à l'étranger pour «leur solidarité agissante» qui s'était traduite sur le terrain à travers des actions de soutien aux ârchs. Abordant la situation des détenus grévistes de la faim depuis le 3 décembre dont la santé «se dégrade dangereusement de jour en jour», les animateurs de la Cicb dénoncent «l'attitude méprisante et le silence criminel du pouvoir et de ses relais» en les mettant en garde quant «aux conséquences fâcheuses et dramatiques qui surviendraient». Dans le même document, la Cicb appelle les citoyens à «redoubler de vigilance pour déjouer les manoeuvres et tentatives de divisions» en dénonçant «la présence des officiels, de l'Entv et la complicité des indus élus accusé de tentative de normalisation de la situation pour l'organisation d'un challenge au niveau de la commune de Souk El-Tenine». En conclusion, un appel est lancé au soutien populaire. La présence massive des citoyennes et citoyens où la marche de demain est vivement souhaitée. «La Cicb appelle l'ensemble des citoyennes et citoyens à faire du 12 janvier une journée fériée accompagnée d'une grève générale». L'itinéraire de la marche est, ainsi, fixé. Elle prendra son départ au quartier CNS pour s'achever à la gare en passant par la prison de Béjaïa où sont encore détenus 17 de leurs camarades. Trois mots d'ordre sont aussi assignés à cette manifestation sur laquelle beaucoup d'espoirs sont fondés. On citera «la libération des détenus, la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur et le départ des indus élus, squatters des APC, APW et APN». Au sein de l'opinion, l'heure est à l'interrogation sur le sort que réserveront les autorités à cette manifestation. Sera-t-elle empêchée comme cela est de coutume depuis quelques mois, ou au contraire, les pouvoirs publics feront-ils preuve de tolérance? Une manière d'apaiser la tension grandissante depuis plus d'une semaine. Les observateurs restent, cependant, partagés sur ce sujet. Si pour bon nombre d'entre eux «la marche sera tolérée»,d'autres avancent des arguments plaidant le contraire. Eu égard à tout ce qui a eu lieu la semaine passée, tout porte à croire à un empêchement musclé. Du coup, le spectre du retour des mauvais jours refait surface en Basse Kabylie.