Les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa s'étaient retrouvés dans la nuit de jeudi à vendredi à Seddouk pour un conclave extraordinaire axé essentiellement sur la préparation de la célébration du 24e anniversaire du printemps amazigh qui coïncide avec le 20 avril. Intervenant une semaine jour pour jour après la tenue de l'élection présidentielle, les conclavistes ont légèrement abordé le bilan de l'action du rejet. En l'absence de délégués plus politisés à l'image de Gherbi, Benmansour et Oudjedi, les débats sur ce point n'ont tourné qu'autour des informations inhérentes au déroulement de l'action de rejet le jour du vote, évitant ainsi une analyse politique approfondie qu'impose une pareille conjoncture et dont les enseignements ne peuvent être que de nature à imprégner au mouvement citoyen une démarche nouvelle à la lumière de la présente situation induite par la réélection du président de la République. A propos du rejet, la délégation d'Adekar a fait état de la convocation d'un délégué, d'un parent de martyr et de quatre autres citoyens pour les besoins d'une enquête portant sur le saccage et l'incendie des urnes le 8 avril dernier. La célébration du 20 avril 1980 aura été finalement, le sujet qui a focalisé le plus les débats de la plénière aboutissant à la fin à un consensus autour d'une célébration à caractère protestataire comme celles vécues depuis l'avènement de la crise en Kabylie. Aussi a-t-il été retenu l'organisation d'une marche populaire au chef-lieu de wilaya la mardi prochain. Celle-ci s'ébranlera à 11 h du carrefour d'Aamriw et passera près du siège de la wilaya avant de s'achever à l'endroit du départ par la lecture d'une déclaration de circonstance. Le 18 avril les délégués de la CICB ont convenu de se rendre à Beni Douala dans la wilaya de Tizi Ouzou où ils se joindront à leurs camarades de la Cadc pour un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Guermah Massinissa, première victime du Printemps noir 2001. Le même jour sera aussi marqué par le coup d'envoi d'une semaine culturelle dans la ville d'Amizour, dont la clôture est prévue pour le 22 du même mois par une marche populaire ponctuée par un meeting qui sera animé par les figures de proue du mouvement citoyen en Kabylie. Ainsi et pour la troisième fois consécutive, la célébration du printemps berbère se fera sous le signe de la protestation. Comment cela peut-il en être autrement lorsqu'on sait que la crise demeure toujours vivace comme le témoigne la teneur de la déclaration rendue publique à l'issue de la rencontre extraordinaire de ce week-end de laquelle ressort encore une fois «l'exigence de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur scellée et non négociable».