La Coordination de Tizi Ouzou s'est longuement penchée, dans la journée d'hier, sur la position que la wilaya aura à défendre au conclave de l'interwilayas qui se tiendra, ce week-end à Ath Jennad. Les délégués ont majoritairement jugé que l'étape de la remise de la plate-forme d'El-Kseur est dépassée et demandent sa satisfaction. D'aucuns diront que le choix porté sur Ali Benflis comme interlocuteur du Président n'est pas fortuit. Les délégués, oubliant son statut de Chef du gouvernement, refusent de «légitimer» le nouveau patron du FLN. Un délégué a même parlé de «campagne électorale» pour celui-ci. Un autre délégué renchérit: «La plate-forme d'El-Kseur est scellée et non négociable, donc pas de dialogue et pas de remise de la plate-forme. Le chef de l'Etat est censé l'avoir, il n'a qu'à y répondre de manière claire et nette.» Toutefois, d'autres délégués, certes moins nombreux, ont défendu l'idée de la remise officielle de la plate-forme afin, selon eux, de «replacer la balle dans le camp du pouvoir». Ceux-là n'ont pas été suivis. Bien au contraire, la majorité refuse carrément cette option. Ainsi donc, la Cadc a opposé une fin de non-recevoir polie, mais ferme à l'offre présidentielle. C'est cette position qui sera défendue par la wilaya, lors de la rencontre d'Ath-Jennad à Fréha. Par ailleurs, le problème du saccage des locaux de la JSK a également occupé l'esprit des délégués, qui ont tous condamné fermement cet acte de vandalisme. Ils ont aussi tenu à faire une mise au point au patron de la JSK, lui affirmant que le mouvement est étranger à cet acte ignoble. Pour revenir au sujet du jour, à savoir l'offre présidentielle, il semble que le bras de fer mouvement des citoyens-pouvoir est loin de connaître son épilogue. Cependant, il est bon d'attendre le conclave interwilayas pour avoir une meilleure idée. Nous pouvons affirmer que le choix du Président en la personne de M.Benflis pose problème. Les délégués, comme on l'a dit, voient en lui plus l'homme du FLN que le représentant du Président.