Pour eux, il constitue «une erreur» stratégique. Le projet de loi relatif à la répression des crimes d'infraction aux dispositions de la convention sur l'interdiction de la production, du stockage et de l'utilisation des armes chimiques et leur interdiction, est soumis au débat depuis hier, à l'APN et ce, en présence du ministre de la Justice garde des Sceaux et en l'absence de la majorité des élus du peuple, qui, vraisemblablement, ne semblent pas être intéressés par cette question, pourtant hautement stratégique pour le pays. Le débat, qui devait se focaliser sur les 29 articles du projet en question, a été transformé en un plaidoyer contre les grandes puissances mondiales, à leur tête les Etats-Unis. Pour les élus des partis islamistes, le texte constitue «une erreur» stratégique. Ces derniers ont remis en cause, en bloc, la signature de l'Algérie en 1995 de ladite convention internationale d'autant plus que les puissances mondiales refusent d'adhérer à ce processus. Mohamed Boulahia, député d'El-Islah, s'est interrogé sur «les raisons ayant poussé l'Algérie à légiférer sur des textes de loi interdisant la production des armes chimiques alors qu'il ne les a jamais possédées». Le discours religieux a caractérisé les interventions de cette première journée, parce que, faut-il préciser, ce sont les députés d'El-Islah, du MSP et d'Ennahda qui ont monopolisé la parole. «Les musulmans prônent la paix, et nous ne pouvons donc être les protagonistes de la guerre, les armes chimiques nous aideront à mieux assurer notre protection», estime un député d'El-Islah. Tout en stigmatisant l'avant-projet en question, le député de Djaballah a néanmoins glissé cette précision. Selon sa logique, «en vertu de ce texte, l'Armée nationale sera plus préoccupée par les questions militaires, s'éloignant ainsi du champ politique qui lui porte préjudice». Contrairement au clan islamiste, le député du FLN a estimé que le projet entre dans le cadre de la politique extérieure de l'Algérie. Il reflète son attachement à garantir la sécurité du pays et du peuple. Le Parti des travailleurs a d'emblée commencé par exprimer son rejet total à l'avant-projet soumis au débat. Le député Djelloul Djoudi explique que «nous ne pouvons accepter un texte qui porte préjudice à la souveraineté nationale». Il évoque, à ce sujet, l'article 12 qui ouvre grandes les portes aux missions des groupes internationaux d'inspection sur notre territoire. Il stipule notamment que «des peines allant de 1 à 5 ans de prison et une amende de 2 millions seront appliquées contre toute partie faisant barrage au travail des inspections nationale ou internationale». Toujours en vertu de ce texte, des peines allant d'une année à la prison à perpétuité seront prononcées contre tous ceux portant infraction aux dispositions de cette loi, qui vise à interdire la production d'armes chimiques, ainsi que l'utilisation de produits chimiques à des fins interdites par la convention internationale. L'article 2 stipule, néanmoins, qu'il est permis l'utilisation de ces produits dans l'industrie, l'agriculture, la médecine et dans l'armée, mais pour des raisons non liées à la production d'armes chimiques.