Plusieurs secteurs d'activité ont été les sujets de questionnements des membres du gouvernement. Les quelques observateurs de la scène politique nationale qui prévoyaient et attendaient une interpellation du gouvernement, notamment du ministre de l'Intérieur sur le «feuilleton» qui met aux prises, depuis quelque temps, le FLN de Benflis à son enfant terrible Abdelkader Hadjar - via les supposés ou avérés services administratifs de Zerhouni - sont restés sur leur faim. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Noureddine Zerhouni, ne fut «accroché» que par un député de la wilaya de Chlef sur un ordinaire refus des autorités locales d'accorder un lieu de réunion à ce député pour débattre avec les citoyens qui l'ont élu du bilan de son activité au sein de l'institution parlementaire. Tout au plus, une insignifiante controverse s'est déclenchée entre les deux parties sur le revirement de dernière minute d'une organisation de masse qui aurait donné son accord pour que ce député tienne sa réunion à l'intérieur de l'une de ces permanences avant de se raviser. Il est vrai que c'est une APN de fin de session pour ne pas dire de début de vacances qui a abrité, hier, cette séance des questions orales posées par les députés aux membres du gouvernement. Auparavant, et dans un hémicycle clairsemé, les représentants du peuple ont d'abord procédé à l'examen des amendements relatifs au projet de loi portant répression des délits d'infraction aux dispositions de la convention sur l'interdiction de la production, du stockage et d'utilisation d'armes chimiques et leur destruction. Ce texte rapporté par la commission de défense nationale auprès de l'APN a été adopté par cette dernière non sans susciter quelques critiques de la part de certains groupes parlementaires, à l'instar de celui du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, qui a distribué dans les couloirs de l'hémicycle un communiqué dans lequel il «a relevé que cette dite loi représente le texte d'application d'une convention internationale déjà ratifiée par l'Etat algérien sans discussions préalables et donc sans amendements éventuels au sein de l'instance législative alors qu'il s'agit d'un texte (convention) qui ouvre la voie à la remise en cause de la souveraineté nationale, car elle légalise l'intervention étrangère sous la couverture inopinée des installations nationales à tout moment». Aussi, est-il mentionné dans ce communiqué que «le groupe parlementaire du PT a décidé de ne présenter aucun amendement sur le projet de loi portant application de ladite convention et de voter contre (...)». Quant aux autres questions orales qui ont été posées aux membres de l'Exécutif, il y a celle qui a concerné les projets de textes révisant les codes de la commune et de wilaya, au programme du gouvernement depuis 1999 et qui, d'après le ministre de l'Intérieur, sont toujours dans le «calendrier» de l'Exécutif. Une autre interpellation fort remarquée, car directement reliée à l'actualité de ces dernières semaines, celle du devenir des constructions en préfabriqué dans la wilaya de Chlef au lendemain du séisme de 1980. Au nombre de 19700 unités et recouvrant une superficie de pas moins de 2200 hectares, ces constructions, si elles ont permis de donner des abris d'urgence aux sinistrés du séisme d'alors, ne se sont pas moins transformées, au fil du temps et par manque d'entretien, en un véritable bidonville. Dans sa réponse, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a admis que le dossier est «ouvert» et qu'il nécessite un processus de prise en charge. La réforme du système éducatif avec l'amorce d'introduction de nouveaux programmes, les aides subventions et soutiens au secteur de l'agriculture, le fonctionnement des infrastructures sportives avec notamment les suites réservées à l'enquête sur l'incendie qui a ravagé en avril 2001 la salle Harcha et dont la réfection a coûté au Trésor public pas moins de 90 milliards de centimes, ont été posées respectivement aux ministres de l'Education nationale, de l'Agriculture et de la Jeunesse et des Sports. En somme, ce n'était pas l'ambiance des grands jours au sein de cette institution parlementaire théoriquement lieu de toutes les confrontations politiques et politiciennes serrées.