Un projet de création de 48 annexes régionales de transfusion sanguine a été déposé dernièrement chez le ministre de la Santé. L'Algérie compte actuellement 300 000 donneurs de sang, soit le double par rapport à l'année 1994, dont 20% sont réguliers et 60% intrafamiliaux, réservant leur sang à leurs proches. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de la Santé, lors de la cérémonie en hommage aux “plus grands donneurs de sang” algériens, organisée à l'hôtel Riadh, à l'occasion de la journée mondiale du don de sang. Amar Tou a précisé que notre pays demeure dépendant de l'étranger et contraint d'importer 20% de sang. Selon lui, 9 personnes sur 1 000 font don de leur sang en Algérie, contre 10 personnes pour 1 000 dans les pays développés, mais la différence se situe dans la grande importance des “dons sanguins occasionnels” dans notre pays. Saluant les donneurs de sang réguliers et leur “acte de solidarité”, M. Tou a affirmé que son département ambitionne de répondre aux objectifs suivants : arriver d'ici à 2009 à couvrir nos besoins de sang à 100% et à atteindre les 80% de “fractionnement de sang” contre les 50% existant à l'heure actuelle. De son côté, le directeur de l'agence nationale du sang (ANS), organisatrice de la manifestation d'hier, en collaboration avec la Fédération nationale des donneurs de sang, a confié qu'il existe 152 centres de transfusion sanguine à l'échelle nationale, qui sont implantés dans les hôpitaux et pris en charge par 135 médecins, alors qu'ils dépendaient avant de 6 médecins seulement. M. Kezal a aussi insisté sur la nécessité du fractionnement de sang, pour éviter des gaspillages et permettre à un plus grand nombre de malades de bénéficier du “produit précieux”. Il a, en outre, plaidé pour la culture citoyenne du don de sang, estimant qu'il faut dépasser le cadre familial. En marge de la cérémonie, l'attachée de presse de l'ANS nous a entretenus sur le travail de son agence sous tutelle du ministère de la Santé. “Nous voudrions renforcer les actions de sensibilisation et comptons énormément sur l'aide des médias, pour instaurer une culture du don de sang. Nous voudrions aussi renforcer la collecte mobile, en dehors des hôpitaux, mais il nous faudrait plus de véhicules de collecte de sang, au moins un camion pour chaque wilaya”, a exposé Mlle Cheraïtia, en considérant plus loin que l'activité transfusionnelle est “surtout” réalisée au nord du pays (Centre, Est et Ouest), parce qu'elle reste liée à la régularité de l'activité chirurgicale. Elle a rappelé, par ailleurs, que l'ANS, en collaboration avec le ministère de l'Education, a initié en 2003 un cours sur les dons de sang, dans les établissements scolaires. Selon notre interlocutrice, cette expérience pourrait probablement se renouveler, une fois que les résultats seront “entamés”. La responsable a, en outre, noté que l'agence de sang compte engager “une stratégie de communication”, qui vise le recrutement de donneurs réguliers et la satisfaction des besoins en sang de “bonne qualité”, en étant convaincue que le mouvement associatif et la société civile “ont un rôle à jouer”. “Les gens ne doivent pas avoir peur de donner leur sang. Le contrôle est obligatoire dans les centres de transfusion”, a-t-elle soutenu, rappelant le contrôle systématique des 4 marqueurs HIV (sida), syphilis, hépatite B et hépatite C, conforme aux textes de loi. Mlle Cheraïtia a annoncé qu'un projet de régionalisation, portant sur “la création de 48 annexes régionales de transfusion sanguine”, a été déposé dernièrement sur la table du ministre de la Santé, l'objectif est à la fois de “concentrer l'activité de préparation et de contrôle” et de “transformer les centres actuels de transfusion en centres de prélèvements sanguins seulement”. “Nous voulons arriver à un modèle qui se rapproche de celui des pays développés”, a-t-elle conclu. H. Ameyar