“La politique économique” de la première puissance du continent va “rester stable, prospère et inchangée”, a promis le rival du président Mbeki. Le chef du parti au pouvoir en Afrique du Sud, Jacob Zuma, a promis hier une “transition en douceur” à la suite de la démission du président Thabo Mbeki, renvoyé ce week-end par sa formation, l'ANC. “Le camarade Mbeki a dirigé un gouvernement ANC (composé de membres du Congrès national africain”, a déclaré M. Zuma devant la presse à Johannesburg. “Nous prévoyons donc une transition en douceur, puisqu'il ne s'agit pas d'un changement de parti (dirigeant le pays) mais d'un changement à la tête du gouvernement”, a ajouté le chef de l'ANC. “Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la stabilité” et le maintien des services publics, a-t-il dit. “La politique économique” de la première puissance du continent va “rester stable, prospère et inchangée”, a promis le rival du président Mbeki. Ce dernier, qui dirigeait le pays depuis neuf ans après avoir été le vice-président de Nelson Mandela, a remis dimanche sa démission au Parlement, après que l'ANC lui eut retiré sa confiance. Le processus de nomination de son remplaçant est strictement parlementaire, a souligné M. Zuma. La Constitution prévoit que le Parlement issu d'élections générales désigne le président de la République et, le cas échéant, son remplaçant, qui doit être membre du Parlement et venir de préférence du gouvernement. Selon le porte-parole du groupe parlementaire de l'ANC, le vice-président de la formation, le modéré Kgalema Mothlante, a été choisi dans la matinée pour prendre la relève de M. Mbeki. M. Motlanthe avait intégré il y a quelques semaines le gouvernement Mbeki, en tant que ministre à la présidence, afin d'assurer la transition prévisible vers le camp Zuma dans la perspective des élections générales. Répondant aux inquiétudes sur un départ en masse de ministres du gouvernement Mbeki, Jacob Zuma a assuré n'avoir reçu “pour l'instant” aucune démission d'un membre du cabinet. Il a aussi affirmé que M. Mbeki conserverait un rôle de cadre au sein du parti au pouvoir et loué les “impressionnants succès” de ce dernier, qui a “créé les conditions d'une croissance soutenue” jamais vue dans l'ancienne Afrique du Sud ségrégationniste. La décision de démettre le président est “l'une des plus difficiles que l'ANC ait dû prendre dans son histoire”, a déclaré M. Zuma. “Elle n'a pas été prise à la légère, mais elle a dû être prise dans l'intérêt du pays, afin d'avancer” hors de la crise née de la division du parti, selon lui. Dans la perspective des élections “l'année prochaine”, “le pays a besoin d'un parti fort et unifié”, a-t-il dit. R. I.