Les événements qui ont marqué, ces deux derniers jours, la ville de Smara, reflètent “l'horreur” vécue dans les territoires sahraouis occupés depuis l'invasion marocaine du Sahara occidental en 1975, a fait remarquer le président Abdelaziz dans sa lettre au secrétaire général des Nations unies. Dans un message accompagné de photos montrant les dépassements commis par les forces d'occupation marocaines contre les citoyens sahraouis dans la ville de Smara après la marche pacifique organisée les 21 et 22 septembre 2008 pour la revendication du respect du doit du peuple sahraoui à l'autodétermination et la libération des détenus politiques sahraouis, le chef de l'Etat sahraoui a exprimé à Ban Ki-moon sa “grande inquiétude et sa profonde préoccupation”. Mohammed Abdelaziz a notamment écrit : “Nous nous adressons à vous (...) pour vous faire part de notre grande inquiétude et notre profonde préoccupation quant aux développements dangereux de la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment dans la ville de Smara.” Le président sahraoui fait état dans sa lettre d'une “intervention barbare des forces marocaines” contre des Sahraouis après une “marche pacifique” et indique que ces incidents ont fait “des dizaines de blessés et entraîné de nombreuses arrestations dans plusieurs quartiers de la ville”. Il a appelé le secrétaire général des Nations unies à “faire pression sur le gouvernement marocain afin de cesser les pratiques barbares exécutées par les forces marocaines contre les citoyens sahraouis”. Mohammed Abdelaziz ajoute : “Nous interpellons en vous la conscience humaine ainsi que le poids de la responsabilité onusienne pour faire pression sur le gouvernement marocain qui n'a de cesse adopté des pratiques barbares contre des citoyens innocents pour tenter de faire échouer les efforts de la Communauté internationale et se dérober aux engagements internationaux.” Dans le même ordre d'idées, il a également tenu à rappeler les responsabilités de la communauté internationale à l'égard du Sahara occidental, soulignant à ce propos que “l'urgente responsabilité de la communauté internationale envers ce territoire consiste à y parachever le processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, outre la protection des populations contre la répression des autorités d'occupation marocaines aussi bien que la défense de leurs droits fondamentaux dont la liberté de mouvement, d'expression et de rassemblement”. Selon lui, il n'est plus possible de taire ou de passer outre ces dépassement “car, a-t-il relevé, loin de constituer des faits isolés, ces interventions sauvages constituent une pratique quotidienne des autorités de l'occupation marocaine dirigée contre d'innocents citoyens”. Le président de la RASD a conclu son message en exhortant la communauté internationale à agir dans le sens de la condamnation de ces pratiques. Il a affirmé : “Le monde ne peut demeurer les bras croisés alors qu'une puissance coloniale illégitime commet les plus abominables répressions contre des citoyens dont le seul tort est d'exprimer de manière civilisée et pacifique, leur rejet d'une occupation qui a semé la destruction et l'injustice sur leurs terres.” Merzak T.