Vive est l'inquiétude du président sahraoui quant à la répression que subit son peuple dans les territoires occupés par le Maroc. Dans un message urgent adressé mercredi dernier au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, M. Ban Ki-moon, le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a exprimé sa «grande inquiétude et sa profonde préoccupation» quant aux abus graves commis par les forces marocaines contre les citoyens sahraouis à Smara. Le chef de l'Etat sahraoui a appelé le secrétaire général des Nations unies à «faire pression sur le gouvernement marocain afin qu'il cesse les pratiques barbares exécutées par les forces marocaines contre les citoyens sahraouis». «Nous interpellons en vous la conscience humaine ainsi que le poids de la responsabilité onusienne pour faire pression sur le gouvernement marocain qui n'a de cesse adopté des pratiques barbares contre des citoyens innocents pour tenter de faire échouer les efforts de la Communauté internationale et se dérober aux engagements internationaux.» Mohamed Abdelaziz saisira cette occasion pour mettre en garde contre «tout dérapage de la situation dans les territoires occupés en tenant responsable le gouvernement marocain des conséquences qui pourraient en découler». Le chef de l'Etat sahraoui a transmis au responsable onusien des photos sur les dépassements commis par les forces d'occupation marocaines contre les citoyens sahraouis dans la ville de Smara après la marche pacifique organisée les 21 et 22 septembre 2008 pour revendiquer le respect du doit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la libération des détenus politiques sahraouis. Il a précisé que «l'intervention barbare des forces marocaines a fait des dizaines de blessés et entraîné de nombreuses arrestations dans plusieurs quartiers de la ville». Les autorités marocaines, a averti le président Abdelaziz, ont, par cette intervention, «terrorisé les citoyens dans leurs domiciles même et dans la rue», en ajoutant que «la ville a été envahie par l'horreur et la panique du fait de cet acte inhumain». «Ils étaient, en effet, forcés de rentrer chez eux et de fermer les magasins», a-t-il ajouté en substance. Le SG du Front Polisario n'a pas manqué de rappeler la communauté internationale à ses responsabilités vis-à-vis du Sahara occidental. Il soulignera, à ce propos, que «l'urgente responsabilité de la communauté internationale envers ce territoire consiste à y parachever le processus de décolonisation en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, outre la protection des populations contre la répression des autorités d'occupation marocaines aussi bien que la défense de leurs droits fondamentaux, dont la liberté de mouvement, d'expression et de rassemblement». Les événements qui ont marqué ces deux derniers jours la ville de Smara reflètent «l'horreur» vécue dans les territoires sahraouis occupés depuis l'invasion marocaine du Sahara occidental en 1975, a fait remarquer le président Abdelaziz, qui a affirmé qu'il n'est plus possible de taire ou de passer outre ces dépassements, car, a-t-il noté, loin de constituer des faits isolés, ces interventions sauvages constituent une pratique quotidienne des autorités de l'occupation marocaine dirigée contre d'innocents citoyens. Devant cet état de fait, le président sahraoui a exhorté la communauté internationale d'agir dans le sens de la condamnation de ces pratiques, affirmant que «le monde ne peut demeurer les bras croisés alors qu'une puissance coloniale illégitime commet les plus abominables répressions contre des citoyens dont le seul tort est d'exprimer, de manière civilisée et pacifique, leur rejet d'une occupation qui a semé la destruction et l'injustice sur leurs terres». G. H.