À un mois seulement du scrutin, le candidat démocrate est donné favori par les enquêtes d'opinion, qui le créditent d'une avance considérable sur son rival républicain, atteignant parfois les 9 points, notamment dans les Etats clés tels que l'Ohio, la Pennsylvanie ou la Floride, décisifs pour remporter la victoire. Alors qu'il y a moins de trois semaines, les deux prétendants à la Maison-Blanche était pratiquement au coude à coude, avec un écart de deux points seulement en faveur de Barack Obama, 46% contre 44%, voilà le candidat démocrate, qui prend le large, avec une avance oscillant entre 5 et 9 points, selon les sondages. C'est une poussée massive dans les enquêtes d'opinion aussi bien au niveau national que dans la plupart des Etats clés, qu'enregistre Obama. Sur l'ensemble des Etats-Unis, l'enquête du Pew Research Center accorde sept points d'avance à Barack Obama, à 49% contre 42% pour son adversaire. Il y a encore trois semaines, un sondage donnait les deux candidats pratiquement à égalité : 46% pour Barack Obama contre 44% à John McCain qui sortait auréolé et requinqué de la convention républicaine de Saint Paul. L'écart entre deux candidats est tout aussi important dans l'enquête du magazine Time qui crédite Barack Obama de 50% contre 43% au sénateur du l'Arizona. Dans l'étude du New York Times et CBS, John McCain accuse un retard de 9 points, 40% contre 49%. La domination démocrate s'est accentuée dans les principaux “Swing States” où le natif de Hawaï franchit parfois la barre des 50%. Selon le sondage de Quinnipiac, le sénateur de l'Illinois est crédité de 51% d'intentions de vote contre 43% pour son adversaire en Floride, où s'était décidée l'élection de 2000, de 50% d'intentions de vote contre 42% dans l'Ohio et de 54% contre 39% en Pennsylvanie. Il y a lieu de signaler que depuis 1960, aucun prétendant à la Maison-Blanche n'a remporté la bataille sans gagner au moins deux de ces trois Etats clefs. Une enquête du Time et la chaîne CNN, plébiscite Barack Obama dans quatre autres Etats clefs dits “modérés” : le Minnesota, le Missouri, le Nevada et la Virginie qui n'a pas basculé pour le parti depuis 1964. La progression du candidat démocrate s'explique, selon le Pew, par trois facteurs. Il s'agit de sa performance jugée “excellente ou bonne” lors du débat télévisé face à McCain, car les électeurs modérés ont apprécié ses rapprochements. Obama inspire confiance pour résoudre la crise financière. Enfin, Sarah Palin, a également eu un effet négatif sur la campagne McCain. 51% des Américains estiment que le gouverneur de l'Alaska, qui d'atout est devenue handicap après de récentes prestations télévisées décevantes, n'est pas qualifiée pour éventuellement devenir présidente des Etats-Unis. L'avance de Barack Obama semble s'élargir et s'enraciner. Time note que 23% des électeurs de John McCain affirment encore pouvoir changer d'avis contre seulement 15% des sympathisants démocrates. Enfin, l'élu de l'Illinois creuse sa popularité chez les femmes et possède désormais une avance de 17 points chez les électrices (55% contre 38%). Il n'en demeure pas moins qu'en dépit des remarques des patrons des instituts de sondages qui rappellent qu'“il est difficile de trouver une présidentielle avec un écart aussi net en fin de campagne et qu'il n'y pas d'exemple d'une telle remontée dans les 50 dernières années”, le camp McCain refuse de lâcher prise. Ainsi, minimisant les sondages, Nicolle Wallace, directrice de la communication, a souligné que le sénateur de l'Arizona savait que cette élection constituerait “un défi” dans une période de crise et avec un parti républicain “historiquement impopulaire”. Merzak T.