Partout, une mobilisation tous azimuts de la population, des associations, des Scouts musulmans algériens, du C-RA, de la Gendarmerie nationale, de la Protection civile et surtout des éléments de l'ANP, s'acharne sur toutes les poches de résistance aux secours parvenus en très grande quantité. Des engins, des camions, des bulls, des rétrochargeuses, des chargeurs et des moto-pompes s'activent nuit et jour, grâce à des girafes éclairantes déployées sur tous les sites où l'éclairage n'est pas encore rétabli, par mesure de sécurité, nous dit-on, auprès de la Sonelgaz, dont les équipes techniques, renforcées par d'autres venues d'autres wilayas, ont un travail exceptionnel. De Baba Saâd à Aïn Lebeau, de Baba Oudjena à Ahbas Ouchour, de Baissa Ouelouène à El Ghaba, ce n'est que travaux d'enlèvement de la vase asséchée et de cadavres d'animaux en décomposition avancée, de déblayage des tonnes d'immondices et de divers objets hétéroclites ainsi que des véhicules jonchant les routes et les terrains, d'ouverture de pistes et de routes et de recherche, encore, de personnes disparues avec des chiens rénifleurs de la Protection civile. Toute la ville est quadrillée en îlots par les secouristes. Comme une fourmilière, la région est prise en main avec un peu plus d'efficacité que les premiers jours, balbutiants, par les responsables en charge de l'organisation, mais, selon toute vraisemblance, dépassés par l'ampleur de la catastrophe, certes inimaginable. Le centre-ville, aussi, commence à reprendre des couleurs, même si une désagréable poussière continue à empoisonner l'air. L'acheminement et la distribution des secours aux sinistrés semblent mieux organisés, même si un début de contestation des habitants du quartier Baba Oudjena, à proximité de la wilaya, a eu lieu jeudi soir, réclamant des secours conséquents à la hauteur des besoins des familles sinistrées de ce quartier. En effet, les contestataires affirmaient que les aides reçues étaient dérisoires par rapport aux besoins des quelque 500 familles dans le besoin dans ce quartier. Reçue par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, M. Ouali Abdelkader et le wali de Ghardaïa, M. Yahia Fehim, une délégation de ce quartier a eu sur le champ les assurances d'une intervention urgente et conséquente pour ce quartier. Ce qui fut fait, le soir même, après que le SG du ministère de l'Intérieur et le wali de Ghardaïa se sont rendus sur les lieux et ont constaté de visu le bien-fondé des doléances des habitants de ce quartier meurtri. Par ailleurs, le numéro vert (le 15-77) mis à la disposition de la population par la cellule de crise nationale, a énormément contribué à orienter, et efficacement, les citoyens chacun en fonction de sa doléance précise. En effet, ce numéro vert permet d'orienter les citoyens sur les sept segments de prise en charge, à savoir l'aide alimentaire, l'expertise de logements, de relogement provisoire, de scolarisation, d'assistance médicale et psychologique, de branchement aux réseaux d'électricité, de gaz et de téléphone et, enfin, d'hygiène et de nettoiement des voies et accès. Ainsi et afin de prendre en charge tous ces grands chantiers, pas moins de 200 cadres, entre administrateurs, ingénieurs et architectes sont arrivés jeudi à Ghardaïa pour renforcer les structures locales, dépassées par l'ampleur de la tâche. Parmi eux, 7 Enarques, issus des dernières promotions sont sur place, lancés dans le bain pour, nous dit-on, les roder aux grands évènements dans le cadre de leur formation sur le terrain dans l'optique de la prise de hautes fonctions à l'avenir. Lors d'une réunion de coordination dans la grande salle de conférences de la wilaya de Ghardaïa, M. Ouali Abdelkader, secrétaire général du ministère de l'Intérieur, les 284 cadres ont reçu leurs feuilles de route qu'ils ont assimilées très rapidement, du fait que la grande majorité d'entre eux ont eu déjà à travailler sur le terrain lors du séisme de Boumerdès et des inondations de Bab El-Oued. Ce qui fait d'eux des êtres immédiatement opérationnels, ce qui en soi, est un grand avantage. L. Kachemad