Le prestigieux prix Nobel de la paix a été attribué hier à l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari. Considéré comme un sérieux prétendant à cette distinction depuis plusieurs années, M. Ahtisaari est récompensé pour sa remarquable contribution à la résolution de beaucoup de conflits à travers le monde. “Ces efforts ont contribué à un monde plus pacifique et à la fraternité entre les nations dans l'esprit d'Alfred Nobel”, a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Ole Danbolt Mjoes. Même si sa carrière est émaillée d'un échec au Kosovo, ce “médiateur exceptionnel” comme l'a qualifié l'Académie suédoise, a réussi, depuis 3 décennies, à mettre fin à des conflits en Europe, en Afrique ou en Asie. En 2005, il a présidé à l'accord de paix entre le gouvernement indonésien et les ex-rebelles indépendantistes du Mouvement Aceh libre (GAM), mettant ainsi fin à un conflit qui a fait environ 15 000 morts. Entre 1975 et 1990, il a œuvré à l'accession pacifique de la Namibie à l'indépendance. En 2000, il a supervisé le désarmement de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) en Irlande du Nord. En 2007, il a organisé des pourparlers entre Irakiens sunnites et chiites pour jeter des ponts entre les deux communautés. C'est dire que le choix porté sur lui par les membres de la prestigieuse académie n'est pas fortuit. Ces derniers jours, plusieurs noms ont été annoncés comme de sérieux favoris pour succéder à l'Américain Al Gore et au groupe d'experts du réchauffement climatique. Citons le “cyberdissident” chinois emprisonné Hu Jia, l'avocate russe et ancienne responsable de l'ONG Mémorial en Tchétchénie Lidia Ioussoupova, l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Bétancourt, etc. Né le 23 juin 1937, M. Ahtisaari est instituteur de formation. Il a été le premier président finlandais à être élu, en 1994, au suffrage universel, mais ne se représente pas après son mandat de six ans. En 2000, il a fondé l'ONG Crisis Management Initiative (CMI, Initiative de gestion des crises). Le Nobel de la paix, consiste en une médaille, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,03 million d'euros). Par ailleurs, le prix Nobel de littérature a été décerné jeudi au romancier franco-mauricien JMG Le Clézio dont le nom revenait avec insistance ces derniers jours comme prétendant favori pour cette éminente distinction. L'Académie suédoise dit avoir consacré en Le Clézio un “écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante”. Âgé de 68 ans, le romancier français a écrit, en 45 ans de carrière, une cinquantaine de livres dont Désert, le Chercheur d'or, Révolutions, Ritournelle de la faim, etc. Â 23 ans, il avait eu le prix Renaudot avec son premier roman le Procès-verbal. Interrogé par la presse sur ce qu'il recommande face aux bouleversements politiques et économiques du monde contemporain, M. Le Clézio a soutenu que “mon message, c'est qu'il faut continuer à lire des romans”, car, de son point de vue, lire “c'est un très bon moyen d'interroger le monde actuel, sans avoir des réponses qui soient trop schématiques”. En succédant à l'écrivaine britannique Doris Lessing, Le Clézio recevra, le 10 décembre à Stockholm, un chèque de 1,02 million d'euros. Nous y reviendrons dans notre édition de demain. Synthèse Arab CHIH