C'est une manifestation d'une ampleur inédite que s'apprête à accueillir la capitale. L'occasion de donner un coup de jeune à un IXe art jadis florissant dans notre pays. C'est un comité d'organisation aux prises avec des aléas de dernière minute qui a fait face à la presse, hier, au cercle Frantz-Fanon, à Alger. Mais Dalila Nedjam, commissaire du festival, entourée des principaux responsables, a rassuré sur l'essentiel. “Tout est fin prêt, à l'exception des programmes qui vous seront remis cet après-midi ou au plus tard demain matin”, affirme-t-elle posément avant d'entrer dans le détail du fameux programme. Les chiffres donnés par la commissaire sont éloquents : 27 pays participants derrière l'Inde, invitée d'honneur, 98 dessinateurs, 4 compétitions (jeunes espoirs, jeunes talents, professionnels, professionnels internationaux), 12 films d'animation en projections, 1 colloque, 6 conférences, 1 hommage, 11 expos… Le Festival international de la BD d'Alger se veut un rendez-vous d'envergure. Un rendez-vous à la double vocation : honorer ou gratifier les anciens, les pionniers des années 60-70-80, Melouah, Slim et les autres, auxquels une exposition permanente et itinérante est consacrée : ouvrir la voie à une nouvelle génération, lui permettre de se faire connaître et de fréquenter ses pairs dans le monde. Mustapha Nedjaï, directeur artistique du festival, s'est d'ailleurs dit soufflé par la qualité de certains travaux remis, et s'affirme “tranquille pour l'avenir”. Sur le choix de l'Inde comme invitée d'honneur, le directeur des relations publiques du festival, Abderrahmane Djelfaoui, met en avant “la découverte” plutôt qu'une tradition comme peuvent en posséder certains pays, des comics chers aux USA aux mangas made in Japan, en passant par la célèbre BD belge. Mais ces pays-genres seront largement présents lors des grandes expositions prévues. Le continent africain aura également son expo et sa conférence, signe d'un dynamisme non démenti. Bien sûr, comme tous les festivals, celui-ci aura ses stars, notamment dans le jury international : on annonce l'arrivée du critique d'art japonais Ilan Nguyen, des bédéistes Ptiluc (France), Etienne Schreder (Belgique) et Chritophe Badoux (Suisse), mais aussi des Algériens Rachid Boudjedra, Djilali Biskri, du caricaturiste Le Hic ou encore le bédéiste Mohamed Arram. Ce dernier fera d'ailleurs l'objet d'un hommage spécial puisque le premier Prix Melouah devrait lui être remis pour l'ensemble de son œuvre. Autre particularité de ce festival, son “rapport à l'espace”, comme le disait en aparté un des membres du jury. Ce sont pas moins de dix lieux, dans la capitale, qui devraient porter les couleurs du FIDBA. Ses planches devraient tapisser les murs du palais de la culture Moufdi-Zakaria au Mama, en passant par le Bastion-23, les classes de l'Ecole des Beaux-Arts… Enfin, le comité d'organisation a également profité de l'occasion pour révéler les noms des lauréats des concours “espoirs scolaires” et “jeunes talents”. Abdiouène Takfarinas de Kouba et Djamel Bouchenaf de Belcourt sont repartis respectivement avec 80 000 et 200 000 DA. Espérons qu'il ne s'agit là que de leurs premiers prix. Pour les autres, rendez-vous mercredi soir à l'esplanade de Ryadh El-Feth, pour le spectacle “son et lumière” d'ouverture et fêter ainsi dignement le retour du 9e art dans notre pays. R. A. 1er Festival international de la bande dessinée d'Alger, du 15 au 19 octobre 2008. Programme plus complet sur le site : bdalger.net. Toutes les activités sont gratuites.