Les services de l'OPGI ont décidé cette fois-ci d'agir pour récupérer leurs créances, notamment celles détenues par les organismes publics et privés. Plus de 70% de locataires de logements gérés par l'OPGI au niveau de la wilaya de Boumerdès ne paient pas leurs loyers, nous a affirmé M. Miloudi, directeur de l'OPGI de Boumerdès, ajoutant que le montant des loyers impayés s'élève à plus de 290 millions de DA dont 62 millions DA concernent les seules entreprises publiques. Ce taux dépasse la moyenne nationale estimée entre 50 à 60%. M. Miloudi reconnaît que ses services qui gèrent un parc estimé à 10 000 logements ont éprouvé d'énormes difficultés à récupérer leurs créances auprès des citoyens locataires, notamment depuis le séisme du 21 mai 2003. Très absorbés par les opérations de reconstruction, les services de l'OPGI ont décidé cette fois-ci d'agir pour récupérer leurs créances, notamment celles détenues par les organismes publics et privés. Une réunion a été déjà organisée avec les responsables de ces entreprises pour les sensibiliser à s'acquitter de leurs loyers, mais pour les entreprises privées, un ultimatum de trois mois leur a été donné, faute de quoi elles seront poursuivies en justice, nous a affirmé un autre cadre de l'OPGI. Concernant les loyers des chalets dont la gestion a été confiée à l'OPGI, l'opération de la récupération des dûs a été déjà entamée, nous a encore indiqué M. Miloudi. En plus de loyers impayés, l'OPGI de Boumerdès a été, durant plusieurs années, confrontée au problème du “squattage” des logements, puisque pas moins de 953 logements sociaux ont été squattés depuis 2001 à 2003 dans la wilaya de Boumerdès, dont seulement 280 ont pu être récupérés alors que les 650 autres sont toujours entre les mains de squatteurs. C'est presque 70% du parc logements sociaux de la wilaya qui a été accaparé durant cette période marquée par le conflit en Kabylie. Les Issers d'abord avec 131 appartements squattés, Si Mustapha 122 logements, Beni Amrane 70 logements, Chabet El-Ameur 64, Ammal 50 logements, Ouled Aïssa 40, Baghlia 13, Afir 9, Taouerga 6, Boudouaou 8, Dellys, Cap Djenet et Zemmouri 5 chacune. Le préjudice est estimé à plus de 10 milliards de DA, sans compter la dégradation des logements faute d'entretien. L' exécution des décisions de justice d'expulsion a été rendue difficile dans certaines communes par le fait que les occupants ont trouvé l'astuce de céder le logement à un autre membre de la famille, provoquant ainsi le prolongement de l'application de ces décisions. Selon notre interlocuteur, le wali de Boumerdès a arrêté une stratégie pour régler ce problème. Il s'agit d'étudier minutieusement la situation de chaque squatteur. “Ceux qui sont éligibles à la régularisation seront logés ailleurs dans un autre site de l'OPGI, mais pas dans le logement qu'ils occupent”, nous a-t-il précisé, ajoutant que ceux qui ne répondent pas aux critères de régularisation, notamment ceux qui possèdent déjà des logements, seront expulsés par voie judiciaire. Dans un autre registre, l'OPGI a cédé plus de 5 445 logements à ses locataires dont plus de 1 433 se sont déjà acquittés de la somme totale de leur logement. Cet engouement des citoyens pour l'acquisition de leurs appartements s'explique par la diminution du prix d'achat du mètre carré fixé désormais à 14 000 dinars au lieu de 18 000. Par ailleurs, une somme de 25 millions de DA a été consacrée cette année à l'entretien et à la maintenance des logements et des cités OPGI. Concernant les logements sociaux non attribués, plus de 543 attendent toujours d'être livrés. 251 au niveau de la daïra de Bordj Menaïel, 81 au niveau de la daïra de Khemis El-Kechna, 84 à la daïra des Issers, 89 à la daïra de Thénia, 20 à Naciria et 17 à Boudouaou. Ce retard est imputé aux chefs des daïras concernées qui n'ont pas encore réuni les commissions d'attribution de ces logements placées sous leur autorité. M. T.