La Radio nationale a perdu, avant-hier, l'un de ses symboles en la personne du célèbre commentateur sportif, le regretté Hachemi Hantaz. Né dans une famille de notables, il y a de cela 72 ans, à Mascara, plus précisément dans le quartier de Sidi Ali Mohamed, il fit ses premières classes à la Radio nationale, à Oran, au tout premier siège de la RTA, cité Perret, aux toutes premières heures de l'Indépendance. Pour sa parfaite maîtrise de la langue de Molière, il a été chargé de la présentation du journal télévisé en français, en alternance avec le regretté Mahmoud Bouselham. En sa qualité de reporter sportif, Hachemi Hantaz écumait les terrains de football de l'Ouest pour commenter, en direct, les différentes manifestations et, plus particulièrement, les rencontres de football. Sportif accompli et grand passionné de football, Hachemi Hantaz avait fait ses classes de… footballeur au sein des jeunes catégories du Ghali de Mascara. Plus tard, numéro dix sur le dos, il fera profiter de ses dons ses compères de l'équipe de la Radio et Télévision algériennes à chaque sortie hebdomadaire à l'occasion du championnat amateur de sport et travail. Au cours de sa longue et riche carrière, Hachemi Hantaz a couvert les plus importantes manifestations sportives internationales. Des Jeux olympiques à la Coupe du monde 1986, en passant bien évidemment par les Coupes d'Afrique des nations, il régala les auditeurs de la Chaîne III avec sa façon de commenter si particulière et ses roulements de r, devenus légendaires. Et même s'il avait pris sa retraite en début des années 1990, fin 91 pour être plus précis, Hachemi Hantaz n'avait jamais coupé les ponts avec la Radio nationale, continuant à “donner un coup de main” jusqu'au début des années 2000. Pour l'avoir longtemps côtoyé, notre confrère Miloud Touadjine n'a d'ailleurs guère tari d'éloges à son encontre. “Il était professionnel jusqu'au bout des ongles. Très sociable, affable, gentil et particulièrement serviable, il était aimé et respecté de tous. Preuve de sa disponibilité sans limites, sa Citroën DS, était mise en permanence au service de ses amis. Il ne refusait jamais de donner un coup de main à un proche, un collègue ou tout simplement anonyme. C'est d'ailleurs lui qui m'a formé. Avant même qu'on le lui demande, il est venu me voir en me disant, d'un ton empreint d'ironie, que comme j'étais Mascaréen comme lui, il était disposé à me donner un coup de main afin que je puisse passer très facilement de la production artistique au sport, en général, et au football en particulier. Il n'y a aucun doute, sa disparition laissera un vide immense au sein de la corporation”, témoignera ainsi Miloud Touadjine, son fidèle ami depuis leur rencontre en 1968. Habitant depuis quelques temps déjà du côté de la coopérative Mohamed-Boudiaf, dans le quartier résidentiel de Maraval, Hachemi Hantaz était marié et père de deux enfants dont l'un est médecin. Des anecdotes, ceux qui l'ont côtoyé n'en finissaient d'ailleurs pas de les disserter, hier. Son amour jamais contesté pour le Ghali de Mascara et le Mouloudia d'Oran, sa grande admiration pour le “magicien” Lakhdar Belloumi, son attribution au meneur de jeu de la grande ASMO des années 1980, Mustapha Boukar, dont le surnom est Paula César, allusion faite à l'international brésilien bien connu et son attachement à la RTA, feront du regretté Hachemi Hantaz un personnage à part. Enterré hier après la prière du dohr au cimetière de Aïn El-Beïda, où une grande foule composée de personnalités du monde du sport et de la politique, de ses amis, de ceux qui l'ont connu et aimé et de parfaits inconnus, l'inénarrable Hachemi Hantaz quitte ainsi, sans que l'on s'y attendait, une ville, un pays, une corporation qui l'affectionnaient tant. Mais si sa voix, son ton, connus et aimés de tous, ne feront plus vibrer les ondes hertziennes de la Radio nationale, sa bonté, sa simplicité et sa façon d'être habiteront encore pour longtemps l'esprit de tous ceux qui l'ont connu et apprécié. Repose en paix, inoubliable Hachemi. A. Karim