En réponse aux allégations marocaines faisant état de prétendus liens entre la nébuleus Al-Qaïda et le Front Polisario, dans le but de discréditer la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination, l'ambassadeur de la RASD à Alger a rejeté en bloc ces accusations, précisant que “les territoires libérés du Sahara occidental, contrôlés par des Sahraouis, sont la région la plus sécurisée dans le monde contre les actions terroristes”. Invité de l'émission “les Points sur les I” de Radio-Algérie-Internationale, le représentant diplomatique du Front Polisario à Alger a qualifié les allégations marocaines, au sujet d'un prétendu lien entre le Front Polisario et Al-Qaïda, d'“accusation infondée”. Brahim Ghali a affirmé, à ce sujet, que “les territoires libérés du Sahara occidental, contrôlés par des Sahraouis, sont la région la plus sécurisée dans le monde contre les actions terroristes”. Il a argumenté en ajoutant : “Par les actes, nous prouvons que les Sahraouis n'ont pas de lien avec le terrorisme international et nous œuvrerons sans cesse à maintenir la paix et la sécurité dans notre région.” Par ailleurs, il a réaffirmé : “L'option de la guerre et du retour à la lutte armée est toujours de mise tant que le Maroc s'obstine à occuper le Sahara occidental.” Sans manquer de rappeler : “La lutte armée demeure, conformément à la déclaration de 1973 du Front Polisario, le seul moyen de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.” Cela étant, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a indiqué que la désignation de M. Christopher Ross, en tant que nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, était “une preuve de l'échec du plan du Royaume du Maroc”. Ghali a estimé que le non-renouvellement du mandat de M. Peter Van Walsum constitue en soi “un échec de l'initiative marocaine qui l'a accompagné et qui porte sur le projet d'autonomie”. Il a exprimé son souhait que “le nouvel envoyé personnel fasse preuve d'objectivité et prenne une position équilibrée dont l'objectif principal serait l'application de la légalité internationale, d'autant que le conflit s'inscrit dans la durée du fait de l'obstination du Maroc”. Le diplomate sahraoui a souligné que ce conflit dure depuis 33 ans, durant lesquels “l'ignorance de la volonté des Sahraouis a conduit à l'échec”, et “toute tentative de recherche de pseudo-solutions fut inutile”, tout en précisant que “le Front Polisario au même titre que la RASD ont donné leur acceptation au nouvel envoyé personnel qui n'a pas encore été officiellement désigné du fait de l'obstination de l'autre partie”. “Après le départ de M. Walsum, les Marocains ont déduit que le secrétaire général de l'ONU avait signifié une fin de non-recevoir à son rapport”, a-t-il indiqué, tout en estimant que “le rejet par les Marocains de la nomination du nouvel ambassadeur est une forme de chantage exercé sur l'ONU pour qu'elle accepte leurs conditions”, chose que le secrétaire général “ne fera pas”. Quant à la situation actuelle au Sahara occidental, Brahim Ghali a dit que c'est le “statu quo”, avant d'ajouter que “les séries de négociations sont en suspens à cause de l'obstination de la partie marocaine”. En outre, il a déclaré que “le déroulement des évènements a prouvé que le projet du Maroc ne peut constituer une plate-forme sérieuse pour le règlement du conflit”, et que “tout atteste de l'échec du projet marocain mort-né”. Pour lui, Van Walsum a tenté de dénaturer la vérité du conflit, ce qui relève de l'impossible, car “le peuple sahraoui possède un droit légitime à l'autodétermination et à l'indépendance que lui reconnaît l'ensemble de la communauté internationale”. Dans cet ordre d'idées, il a dit : “Les tentatives marocaines visant à gagner du temps ne servent pas les intérêts du Maroc car ces tergiversations constituent une arme à double tranchant en ce sens qu'elles favorisent la diffusion du sentiment nationaliste sahraoui et contribuent à la clarification de la situation aux yeux de la communauté internationale ainsi qu'à la consolidation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.” À une question sur la position pro-marocaine de l'Europe, l'ambassadeur a répondu que “cette partialité n'est pas absolue”, en ajoutant à ce propos que “s'il existe des parties européennes qui penchent du côté du Maroc, cette position ne fait pas l'unanimité au sein de l'Union européenne qui a rappelé la nécessité de trouver une solution au conflit, de poursuivre les négociations, ce qui est loin de constituer une partialité en faveur du Maroc au détriment du Sahara occidental”. Merzak T.