Les dissidents du Congrès national africain (ANC), opposés à la direction du parti au pouvoir en Afrique du Sud, vont organiser le 2 novembre une convention politique, a annoncé hier l'ex-chef de gouvernement de la province du Gauteng, la plus riche du pays. “La convention est prévue pour le 2 novembre”, a indiqué Mbhazima Shilowa qui a également annoncé sa démission de l'ANC après avoir déjà renoncé à sa fonction à la tête du Gauteng — qui inclut Johannesburg et Pretoria — après la démission forcée du président Thabo Mbeki. “Après de nombreuses interrogations et réflexions sur les buts de la convention nationale et sa possible issue, j'ai décidé de démissionner de l'ANC avec effet immédiat et d'offrir mon soutien à l'initiative”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. “Ma première tâche sera d'aider à organiser des comités préparatoires avec des individus influents de tous horizons, notamment des représentants des provinces”, a-t-il ajouté. La semaine dernière, l'ex-ministre de la Défense Mosiuoa Lekota et son ancien adjoint Mluleki George, qui ont tous les deux quitté le gouvernement dans le sillage de Thabo Mbeki, ont critiqué les évolutions au sein de l'ANC et menacé de former une faction dissidente. Après avoir joué pendant quelques jours la carte de la conciliation, la direction de l'ANC a finalement opté pour la sévérité à leur encontre. Les deux hommes ont été suspendus de l'ANC, tout comme cinq autres responsables de la province du Western Cape (Sud-Ouest), accusés d'avoir porté “atteinte à l'unité et à la discipline du parti”. Et le chef du parti, Jacob Zuma, les a taxés de “charlatans”. L'ANC, qui regroupe aussi bien des communistes que des libéraux, a été le mouvement à la pointe de la lutte contre l'apartheid. Depuis les premières élections multiraciales en 1994, il remporte à chaque scrutin près de deux tiers des suffrages. R. I./Agences