Le premier secrétaire du FFS s'est félicité de la confirmation, mardi dernier, de l'inculpation de Mohamed Ziane Hasseni par la cour d'appel de Paris. Il estime qu'“il faut avoir un vrai courage politique et consentir qu'un tel dossier soit rouvert”. Le Front des forces socialistes (FFS) fait porter le chapeau de la catastrophe de Ghardaïa à l'administration. “Avant d'être une catastrophe naturelle, ce qui c'est passé à Ghardaïa est d'abord une catastrophe de l'administration qui, avec sa gestion scandaleuse, a provoqué un drame”, a accusé Karim Tabou, premier secrétaire du FFS, lors d'une rencontre avec les maires de son parti, tenue jeudi passé à son siège national, à Alger. S'appuyant sur le travail de la délégation envoyée par le parti sur les lieux du drame, M. Tabou affirme que c'est le barrage d'El-Djarref, “contrefait et accusant de graves malfaçons, qui a provoqué la catastrophe”. Abondant dans le sens du premier secrétaire du FFS, Baba Moussa Bahmed, élu à l'APC de Ghardaïa, a lui aussi pointé du doigt l'erreur humaine comme cause de la catastrophe. “Le barrage d'El-Djarref, réceptionné en 2005, est construit de façon bizarre. Sous la pression des eaux, ce barrage a cédé.” “Où est le contrôle de l'Etat dans la réalisation de tels ouvrages ?”, s'exclame-t-il. Concernant les aides, M. Bahmed a soutenu que “ce ne sont pas les vrais sinistrés qui en profitent” à cause d'“une distribution anarchique et non contrôlée”. Et d'enfoncer le clou : “80% des routes des zones les plus touchées ne sont pas encore rouvertes.” Après quoi, il tire la sonnette d'alarme en avertissant que “Ghardaïa n'est pas loin d'une catastrophe environnementale, car les gens vivent au milieu des immondices”. Outré, le président de l'APW de Béjaïa est allé jusqu'à suggérer de constituer une équipe de techniciens afin de confectionner un dossier sur la base duquel un procès sera intenté au ministère des Ressources en eau. Avec la rencontre d'hier, le FFS a voulu intensifier la chaîne de solidarité qu'il a engagée en faveur des populations de cette région. D'ailleurs, les responsables du parti d'Aït Ahmed ont mis en place une commission de solidarité et une commission médicale. Par ailleurs, Karim Tabou s'est félicité de la confirmation, mardi, de l'inculpation de Mohamed Ziane Hasseni par la cour d'appel de Paris. “On a beau ruser avec l'histoire, on finit toujours par en être rattrapé”, commente-t-il. “Nous réclamons justice et nous mettons en garde contre toute tentative d'interférence des officiels pour faire pression sur la justice. Nous sommes tristes pour nos institutions. Si elles ne se confinent pas dans le mutisme, elles sont alors sur des opérations criminelles visant à détourner le débat en lui donnant une autre tournure”, s'exclame-t-il avant de souligner qu'“il faut avoir un vrai courage politique et consentir qu'un tel dossier soit rouvert”. Incisif à souhait, M. Tabou n'a pas manqué aussi de brocarder des ministres qui, à quelques encablures de la présidentielle, s'engagent sur des projets dont la réalisation exige beaucoup de temps. Revenant sur les augmentations des salaires des députés, M. Tabou estime qu'elles ont un rapport avec la révision constitutionnelle. Arab CHIH