Distante pourtant d'à peine quelques kilomètres du chef-lieu de la commune de Maghnia, la petite localité frontalière de Zerriga semble livrée à elle-même. Vivant complètement en marge du développement, le plan d'aide à la relance économique semble n'avoir pas du tout profité à ce village d'une centaine de familles qui endurent, depuis plusieurs décennies déjà, un véritable le calvaire. “Les élus, on ne les voit qu'une fois tous les cinq ans. Ils viennent solliciter nos voix en nous promettant monts et merveilles, qui s'avéreront par la suite n'être que des chimères”, dira un vieil homme qui vit avec sa famille, comme tant d'autres, dans une vieille masure menaçant ruine. Les gourbis éparpillés çà et là, et qui rappellent l'ère coloniale, corroborent ses dires. Il a fallu plus d'une heure pour parcourir les quelques kilomètres de route impraticable qui séparent cette localité du monde des civilisés. Quand il pleut, les habitants retiennent leur souffle. Les misères de ce douar ne se limitent pas seulement au problème du chômage, à l'état de route, ou bien à celui de l'éclairage public inexistant, mais à un autre problème qui a fait sortir cette fois les habitants de leurs gonds. Cette situation n'a que trop duré, déclare la population que nous avons rencontrée sur place. Le problème, en effet, nous fait-on savoir sur place, concerne l'allocation scolaire de 3 000 DA allouée par l'Etat. Faute de transport scolaire, nous relatent nos interlocuteurs, nous avons été obligés d'inscrire nos enfants à l'école de Mghagha, commune de Laâchache, dans la daïra de Bab El-Assa, alors que nous résidons dans la localité de Zerriga, qui dépend du chef-lieu de la commune de Maghnia. Jusqu'à l'année dernière, nous avons toujours perçu cette allocation au niveau de la commune de Laâchache, mais, cette année, celle-ci nous a été refusée par l'APC et la daïra sous prétexte que nous résidons dans la daïra de Maghnia. Nous nous sommes alors adressés aux autorités locales de la ville de Maghnia, mais là aussi, nous avons trouvé porte close. L'on nous a conseillé alors de faire un changement de résidence si nous voulions percevoir cette allocation. Si nous avons été obligés d'inscrire nos enfants dans la daïra de Bab El-Assa, c'est parce que la commune de Maghnia refuse toujours de doter nos écoliers d'un bus scolaire, et ce, malgré toutes les doléances que nous lui avons adressées. ALIMOUSSA JAMAL