La seule employée chargée de la réception, de l'orientation, de l'inscription et de la délivrance du sésame est littéralement dépassée. Des dizaines de jeunes frais émoulus en quête d'emploi sont quotidiennement confrontés au problème lancinant de l'obtention de la fameuse carte bleue ouvrant droit au travail. Au niveau des agences de l'Anem de la wilaya d'Oran, c'est le branle-bas de combat pour des centaines de jeunes diplômés désireux d'intégrer le monde du travail. Mais pour des raisons liées aux procédures de délivrance de cette carte administrative, les jeunes qui font le pied de grue sont généralement éconduits. Au niveau de l'agence Abba-Benaouda, des dizaines de demandeurs d'emploi attendent stoïquement sous la pluie. “Cela fait une semaine que j'essaie d'obtenir ma carte bleue, mais sans résultat”, se plaint un jeune diplômé en électromécanique. Au niveau de cette agence de l'Anem qui couvre des localités relevant de la daïra d'Es-Sénia, des secteurs urbains de la zone est et de quelques communes d'Oran, il faut se lever de bonheur pour espérer obtenir sa carte. Le mois d'octobre étant propice au recrutement, c'est tout naturellement que les jeunes s'agglutinent devant l'agence de Sidi-Bachir dès le lever du jour. La seule employée chargée de la réception, de l'orientation, de l'inscription et de la délivrance du sésame est littéralement dépassée. Assaillie de toutes parts, la proposée tente tant bien que mal de satisfaire le maximum de demandeurs. Les nerfs finissent par lâcher dans une atmosphère rendue électrique par le nombre sans cesse grandissant des jeunes diplômés. “L'horaire d'ouverture et de travail de l'agence ne nous arrange pas, car nous sommes nombreux à rentrer bredouilles chez nous. Les responsables du secteur devraient se pencher sérieusement sur le problème afin de mettre un terme à cette situation contraignante”, déplorent des jeunes diplômés. Dans la foulée, des demandeurs exhibent leur numéro qui leur permet d'accéder à l'unique guichet pour l'obtention de la carte bleue. “Il est inadmissible qu'une agence d'emploi fonctionne seulement avec une seule employée”, s'insurgent des demandeurs d'emploi. Les récriminations fusent et on entend des jeunes exiger le renforcement de l'agence en moyens humains et matériels. Forcés de revenir le lendemain, les jeunes s'amassent devant l'agence avec un seul objectif : obtenir la carte bleue et disparaître. L'instauration de la carte bleue par le ministère de tutelle est exigée par les employeurs afin de prévenir contre les recrutements parachutés. Cette mesure visant à assouplir les conditions de recrutement des jeunes universitaires est salutaire si elle est bien gérée. Les cinq agences de l'Anem réparties à travers la wilaya d'Oran emploient 36 personnes alors que la demande en matière de traitement des dossiers nécessite des moyens matériels et humaines plus conséquents. K. Reguieg-Yssad