La mise à l'écart du Néerlandais Peter Van Walsum et son remplacement par l'Américain Christopher Ross au poste d'envoyé personnel du secrétaire général des Nations pour le Sahara occidental n'ont pas été du goût du Makhzen, qui tente de s'assurer du soutien du département d'Etat américain, lequel s'abstient de remettre en cause le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Washington et Madrid semblent décidés à apporter leur contribution pour trouver un règlement au conflit mettant aux prises le Maroc avec le Front Polisario, comme l'indique la réunion tenue, jeudi, dans la capitale espagnole, entre le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, et le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires du Moyen-Orient et du Maghreb, David Welch. Ce dernier a émis le souhait que les pourparlers de paix maroco-sahraouis enregistrent des progrès à leur reprise. Il a également appelé le Front Polisario a présenté une proposition “créative” et positive, comme alternative au plan d'autonomie marocain, afin de faire avancer les négociations entre les deux parties. Mais, l'objectif du numéro trois du département d'Etat américain était beaucoup plus de rassurer Rabat, qui ne cache pas sa crainte de voir le nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies prendre position pour l'application du droit des peuples à l'autodétermination, ce qu'elle assimile à une position favorable au Front Polisario. Pour le Maroc, qui n'a toujours pas donné son assentiment pour la désignation de Christopher Ross par Ban Ki-moon, le fait qu'il ait exercé en Algérie en qualité d'ambassadeur des Etats-Unis fait forcément de lui quelqu'un d'acquis à la thèse sahraouie. Les Marocains affirment que le diplomate américain, qui prend la succession de Peter Van Walsum, a certainement forgé des liens étroits avec des responsables algériens et des officiels sahraouis au cours de son séjour algérois. David Welch cherche à calmer l'ire de Rabat et surtout d'éviter ses éventuelles réserves, en qualifiant Christopher Ross “d'excellent et de très objectif”. Selon lui, le royaume chérifien devrait avoir confiance dans le remplaçant de Peter Van Walsum. Tout en louant le plan d'autonomie marocain, qu'il considère comme une “bonne initiative, que la communauté internationale doit prendre en considération”, l'adjoint de Condoleezza Rice s'est tout de même abstenu de remettre en cause le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, car Washington s'est toujours distingué au Conseil de sécurité de l'ONU par son soutien à l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. D'ailleurs, les dirigeants du Front Polisario ne s'estiment pas gênés par les propos de l'officiel américain du moment que les Etats-Unis ne remettent pas en cause le principe de l'autodétermination, comme base de règlement de ce conflit, qui est entré dans sa quatrième décennie. Merzak T.