Le projet de loi de finances 2009, adopté jeudi par l'Assemblée populaire nationale, prévoit un budget de fonctionnement pour le secteur de la jeunesse et des sports de 18 121 872 000 DA. Ce qui correspond à moins de 1% (0,70 exactement) du budget global qui est de 2 593 741 485 000. Ce chiffre est, certes, en augmentation de 11% par rapport à celui de l'année dernière, c'est-à-dire 16 317 305 000 DA, mais il reste que cette dotation est insignifiante par rapport aux autres secteurs. En effet, le secteur de la jeunesse et des sports ne vient qu'en 16e position dans le classement des budgets des 32 secteurs d'activité cités par la loi de finances 2009. Ce budget est d'autant plus dérisoire pour le secteur du sport lorsqu'on sait que les sportifs doivent le partager avec le secteur de la jeunesse. Ce qui revient à dire que si l'on considère que les deux secteurs prennent des parts égales, le sport ne bénéficierait que de 0,35 % du budget global de fonctionnement de l'Etat. L'on est donc loin des 8% qu'alloue le gouvernement français par exemple au secteur du sport. La part donc dérisoire réservée au sport remet encore une fois le débat sur l'absence d'une réelle volonté politique de doter le sport algérien de moyens conséquents pour l'aider à retrouver sa place des concerts des nations. Pourtant, lors de la récente audience accordée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar, le premier magistrat du pays avait insisté sur le fait que le gouvernement doit ouvrir le dossier du sport de compétition, en relation avec les fédérations sportives et des experts qualifiés afin de dégager des solutions. “Des efforts appréciables ont déjà été engagés mais, à l'évidence, ils n'ont pas encore atteint les résultats attendus à l'occasion des compétitions internationales. Voilà pourquoi, j'attends du gouvernement de prendre en main ce dossier de manière résolue en associant à sa réflexion toutes les institutions sportives concernées. Nous devons dès à présent engager nos élites sportives nationales sur la voie d'un retour graduel de l'Algérie sur la scène sportive mondiale…”, a déclaré le Président. M. Abdelaziz Bouteflika avait également indiqué que “les clubs de haut niveau doivent bénéficier de moyens et d'un soutien rationnel à leurs activités, en contrepartie d'une réelle reprise de la formation des jeunes talents et de la relance des compétitions propres à ces catégories montantes”. Force est de constater qu'avec une subvention de moins de 1% du budget de fonctionnement global, il est difficile pour le MJS d'honorer les orientations du président de la République. Le moment est peut-être venu de réfléchir à mettre en place un ministère ou un secrétariat d'Etat rien que pour le sport pour justement allier le discours de circonstance à la réalité du terrain. SAMIR LAMARI