De part l'usage effréné des motocycles, l'été à Mostaganem est devenu infernal. À des heures très tardives de la nuit, des jeunes sillonnent les artères, dérangeant la quiétude des habitants par des bruits assourdissants. Le dernier accident mortel impliquant de tels engins, devenus dangereux, a été enregistré il y a à peine quatre jours. C'était dans la nuit du mardi à mercredi derniers. À la sortie de l'agglomération de Sidi Lakhdar, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mostaganem, un jeune motard s'est tué en heurtant violemment un poteau électrique. Au cours de la même semaine, et à la suite de plusieurs plaintes émanant des citadins du chef-lieu de wilaya, une banale opération de police, ayant ciblé les motards, du fait qu'ils ne cessent d'être à l'origine de perturbation de la quiétude de la population, s'est soldée par la saisie de pas moins de soixante motocycles de différentes cylindrées ! De par l'usage effréné de ce genre de véhicules, l'été mostaganémois est devenu infernal. La quiétude des habitants de la ville est souvent ébranblée par les nuisances sonores. Que ce soit à l'heure de la sieste, pendant la soirée, et même à des heures tardives de la nuit. Des jeunes sillonnent les artères du chef-lieu, heureux de se mettre en évidence par les décibels assourdissants que dégagent leurs “montures mécaniques”. Quant à l'allure de la course, c'est de la vraie cascade, et gare à celui qui oserait traverser la route ! Outre les méfaits déjà énumérés, l'ultime “usage pervers” de ces “machines” réside dans les forfaits de vols à l'arrachée et autres agressions éclair, que semblent innover un nombre croissant de “délinquants-motards”. Sur les soixante motocycles saisis et mis en fourrière, aucun conducteur, outre sa négligence de la moindre consigne de sécurité, n'était capable de présenter un quelconque document prouvant son titre de possession, ni sa souscription à une police d'assurance ! Depuis fort longtemps déjà, la sonnette d'alarme a été tirée, malheureusement... qui prêtait l'ouïe aux psaumes de David ?Jusque-là, c'était avec l'été que l'usage des motocycles prenait une ampleur particulière, voire spectaculaire, suscitant agacement et expectative de nombreux usagers de la voie publique. De la petite Push à la plus grosse des cylindrées, l'utilisation effrénée de ces engins, sans le respect des règles élémentaires de sécurité, se généralise et se banalise. Les parages des lycées demeurent les artères de prédilection pour la frime des ados. Et quand ces établissements sont fermés, on se rabat sur les accès et voies desservant les stations balnéaires. Sans aucune crainte de réprimande, dans le bon sens ou à contresens du flux de la circulation, dans les impasses, sur la chaussée ou sur les trottoirs, n'importe qui circule n'importe où et n'importe comment. Lors de maints accidents enregistrés à travers villes et compagnes de la wilaya, pas moins de huit infractions étaient accolées au rescapé : défaut du certificat d'aptitude à la conduite du motocycle, défaut de la souscription à une police d'assurance, circulation sur le côté gauche de la voie, délit de fuite, non-assistance à personne en danger, défaut du dispositif d'éclairage, défaut du casque de protection et même parfois des homicides involontaires. Ce ne sont là que quelques exemples des cas qui, par leur gravité, ont été traités par les services de la gendarmerie ou de la police. Dieu sait le nombre d'accidents de motocycles qui se règlent à l'amiable. L'an dernier, plus de 370 deux-roues ont été mises en fourrière et il a été enregistré près d'une vingtaine de retraits de permis de conduire. Néanmoins, la bataille semble bien loin d'être gagnée ! M. O. T.