Faisant fi du code de la route, les virevoltants jeunes motocyclistes s'exercent au rallye intra et interquartiers, intercommunal et même inter-wilayas, vient-on d'apprendre. De la petite “Push”, “Peugeot'' ou “Guelma”, empruntée comme outil de travail des gens au revenu faible ou modeste, à la monstrueuse grosse cylindrée, l'utilisation effrénée des motocycles sans le respect des règles minimales de sécurité se généralise et se banalise. Un usage empreint de folie qui prend une ampleur particulière, voire spectaculaire, suscitant agacement et exaspération de nombreux usagers de la route. C'est dire à quelle hauteur le péril est grand et réel, non seulement pour le conducteur de l'engin endiablé, mais également et surtout pour le piéton et l'usager de la voie publique qui ne sait jamais improviser d'où peut surgir ce dangereux bolide. Faisant fi du code de la route, les virevoltants jeunes motocyclistes s'exercent au rallye intra et interquartiers, intercommunal et même inter-wilayas, vient-on d'apprendre. Au départ matinal de Relizane, on se donne rendez-vous sur une plage déterminée sur la côte mostaganémoise. Le premier arrivé “délestera” ses camarades-concurrents d'une certaine somme convenue et pariée au préalable. Ils ne cessent d'être à l'origine de perturbation de la quiétude de la population riveraine, de pollution sonore, et, pire encore, d'incidents et d'accidents parfois aux conséquences graves et fâcheuses. Chaque week-end, l'été durant, le long des routes nationales, et notamment des 58 km qui relient Relizane à Mostaganem, la RN23 et les cinq agglomérations qu'elle traverse vivent au rythme du tonitruant rallye qu'organise une foule de jeunes estivants pour rallier les plages de la côte mostaganémoise. En ville, les lycées, dont les parages demeurent les artères de prédilection pour la frime durant la “saison morte”, sont fermés, alors on se rabat sur les plages et les stations balnéaires. Sans aucune crainte de réprimande, dans le bon sens ou à contresens du flux de la circulation, dans les impasses, sur la chaussée ou sur les trottoirs, n'importe qui circule n'importe où et n'importe comment ! Histoire de se faire voir, d'aller au plus vite ou d'en faire un raccourci. L'imprudence est de mise. Sur le marché en plein essor de ces engins, on se procure la machine mais pas les accessoires de sécurité et de protection allant avec. L'ultime “catastrophe” impliquant de tels engins devenus excessivement dangereux a été enregistrée il y a à peine une semaine. De retour de la plage de Sidi Mansour, une “Triuph”, une grosse cylindrée japonaise, avec deux jeunes passagers originaires de Relizane à bord, a percuté de plein fouet et à vive allure un autre motocycle de marque Peugeot 106, qui roulait en sens inverse, avec deux passagers également. Bilan de la violente collision frontale : trois morts sur le coup, un blessé grave évacué vers les urgences de l'hôpital et deux machines littéralement fracassées au registre des dégâts matériels. L'âge des victimes ? 17 ans et 21 ans ! Le tragique accident est survenu à 23h, sur le tronçon à grande circulation 17A, reliant la Mactaâ à la localité de Fornaka, située au sud-ouest de la wilaya de Mostaganem. De par l'usage effréné, mais surtout pas à bon escient, de ce genre de véhicules, l'été mostaganémois est devenu infernal. La quiétude des habitants de la ville est souvent ébranlée par les nuisances sonores engendrées. Que ce soit à l'heure de la sieste, pendant la soirée, et même à des heures tardives de la nuit, l'ambiance “folle” fait légion. Des jeunes, ne se souciant guère de civisme, sillonnent les artères du chef-lieu, heureux de se mettre en vogue par les décibels assourdissants que dégagent leurs “montures mécaniques”. Quant à l'allure de la course, c'est de la vraie cascade ; et gare à celui qui oserait traverser la route ! Outre les méfaits “traditionnels” déjà énumérés, l'ultime “pire usage pervers” de ces “machines” réside dans les forfaits de vols à l'arrachée et autres agressions éclaires, dont semblent innover un nombre croissant de “délinquants motocyclistes”. Sur les 52 motocycles saisis et mis en fourrière par les services de la Gendarmerie nationale durant le mois passé, aucun conducteur, outre sa négligence de toute consigne de sécurité, n'était capable de présenter le moindre document prouvant son titre de possession, ni sa souscription à une quelconque police d'assurance ! Lors de maints accidents enregistrés à travers villes et campagnes de la wilaya, une multitude d'infractions est généralement accolée, totalement ou en partie, au rescapé : défaut du certificat d'aptitude à la conduite du motocycle, défaut de souscription à la police d'assurance, circulation sur le côté gauche de la voie, le délit de fuite ou de non-assistance à personne en danger, défaut du dispositif d'éclairage, défaut du casque de protection et même parfois des homicides involontaires. Ce ne sont là que quelques exemples des cas qui, par leur gravité, ont été traités par les services de la Gendarmerie ou de la police nationales. Dieu sait le nombre d'accidents de motocycles qui se règlent tacitement, à l'amiable. Chaque an, des centaines de “deux-roues” sont mis en fourrière. Une sanction qui semble ne plus dissuader personne, et la bataille paraît bien loin d'être gagnée ! La sonnette d'alarme risque d'être arrachée ! Mais, qui ose prêter l'ouïe à tes Psaumes, oh ! vénéré David ?