À une semaine du vote, l'avantage d'Obama est moins important que celui de la semaine dernière où plusieurs enquêtes accordaient entre 10 et 12 points d'avance au sénateur de l'Illinois face à son adversaire républicain. Dernière semaine de campagne pour les deux présidentiables américains. Distancé dans les sondages, le républicain McCain met en garde contre un monopole démocrate à Washington, avertissant que le Congrès et le Sénat sont déjà entre les mains du parti de son rival. Obama est donné vainqueur par tous les sondages mais, pour les analystes sérieux, il ne faut pas vendre la peau du vétéran de la guerre du Vietnam avant le 4 novembre. Pour le républicain, c'est jouable encore d'autant qu'il peut compter sur les indécis, un électeur sur quatre et sur le refus non avoué de l'Américain profond et même des middle class de voir un homme de couleur à la Maison-Blanche. En outre, McCain peut compter sur l'establishment et les grands électeurs. Bush avait beau être coiffé au poteau par John Kerry pour son second mandat, les mystères du système électoral américain lui ont redonné les clefs de la Maison-Blanche ! À une semaine du vote, l'avantage d'Obama est moins important que celui de la semaine dernière où plusieurs enquêtes accordaient entre 10 et 12 points d'avance au sénateur de l'Illinois face à son adversaire républicain. Un sondage Reuters/C-SPAN/Zogby créditait lundi le démocrate de 49% des intentions de vote, contre 44% pour John McCain qui, sachant bien que le temps ne joue pas en sa faveur, ses chances d'inverser la tendance s'amenuisant comme les jours défilent, est passé à la contre-offensive, dénonçant une probabilité effrayante pour les républicains : si Obama devient le 44e président des Etats-Unis, tout Washington deviendra bleu en reposant entre les mains démocrates, Nancy Pelosi au Congrès et au Sénat Harry Reid. Quand bien même les électeurs américains seraient également appelés à renouveler la Chambre des représentants et un tiers du Sénat le jour même du scrutin présidentiel, les sondages ne laissent planer aucun doute sur la vague démocrate. McCain hurle : les électeurs américains ont-ils envie d'un Etat entièrement peint en bleu ? Et pour enfoncer le clou, McCain poursuit : “La réponse pour une économie plus forte, ce n'est pas plus d'impôts, et c'est ce qui se passera si les démocrates ont le contrôle total de Washington.” “Nous ne pouvons pas laisser faire cela”, a-t-il averti. En attendant, il reste que, selon le Centre for Responsive Politics (CRP), l'élection 2008 sera la plus coûteuse de l'histoire des Etats-Unis. La facture de l'élection du président, vice-président, d'un tiers du Sénat et de l'ensemble des représentants au Congrès sera, selon les calculs de cette organisation indépendante, d'au moins 5,3 milliards de dollars, dont 2,4 milliards pour la seule course à la Maison-Blanche. Le coût de la campagne 2008 sera le double de celle de 2004, le triple de celle de 2000. Et cette explosion du coût de la campagne est à mettre principalement sur le compte des démocrates, responsables de 60% des sommes recueillies et dépensées. Ils ont recueilli 52% de plus en contributions qu'en 2004, alors que le trésor de guerre des républicains n'a augmenté que de 2%. À lui seul, Barack Obama a collecté et dépensé 605 millions de dollars pour conquérir la Maison-Blanche depuis qu'il a lancé sa campagne, début 2007, dont 150 millions pour le seul mois de septembre. Les élections aux Etats-Unis, c'est surtout une histoire d'argent et donc de lobbys. D. Bouatta