Course n A 6 jours de la présidentielle, Obama s'invite sur les écrans américains grâce à la diffusion d'un spot télévisé payant d'une demi-heure, une initiative raillée par son rival. Mêlant interventions d'Obama face à la caméra, extraits de discours sur fond de musique lyrique, ou encore minireportages commentés par le sénateur démocrate lui-même sur des Américains moyens évoquant leur quotidien, cette publicité exceptionnelle était retransmise simultanément sur plusieurs des principaux réseaux américains. Elle aurait coûté entre trois et cinq millions de dollars. Sur un ton patriotique, voire hollywoodien, et des passages très personnels, notamment lorsque Obama évoque le décès de sa mère, une blanche du Kansas, ou ses rapports très succincts avec son père, un Noir du Kenya, le film présente le candidat démocrate en bon père de famille, défenseur du Rêve américain. Filmé en gros plan dans un bureau aux allures présidentielles, Obama y affirme notamment que l'«élection de mardi prochain sera un moment déterminant, la chance pour nos dirigeants de répondre aux attentes en ces temps difficiles». «Partout où je vais, malgré la crise économique, la guerre et l'incertitude des lendemains, je vois toujours de l'optimisme. Et de l'espoir. Et de la force», affirme le sénateur de l'Illinois. En meeting en Floride, le candidat républicain John McCain avait dénoncé avant même sa diffusion ce spot télévisé. «Quand vous regardez cette publicité vaporeuse et pleine de bons sentiments, souvenez-vous simplement qu'elle a été payée avec des promesses non tenues», a dit McCain. Les républicains accusent, par ailleurs, le camp démocrate de manquer de transparence sur l'origine des fonds fournis à la campagne Obama. Le bureau fédéral chargé de veiller à la régularité du processus électoral (FEC) n'a pas relevé d'infractions jusqu'à présent. «D'ici à la fin de la semaine, McCain va m'accuser d'avoir été un agent communiste pour avoir partagé mes jouets au jardin d'enfants», a rétorqué Obama. Pour la première fois depuis le début de la campagne, le dernier président démocrate des Etats-Unis, Bill Clinton, devait apparaître aux côtés d'Obama dans un meeting prévu en fin de soirée près d'Orlando. Selon des données provisoires, plus de 16 millions d'Américains ont, par ailleurs, déjà voté par anticipation sans attendre le 4 novembre prochain. Les sondages publiés, hier, mercredi, continuent de donner l'avantage à Obama. Le sondage quotidien Washington Post/ABC News lui accorde ainsi 7 points d'avance (52% contre 45%). D'autres sondages sont plus contrastés, le baromètre quotidien de Rasmussen ne donne qu'un avantage de 3 points à Obama (50% contre 47%) tandis que Zogby lui accorde 5 points d'avance.