Le statut des enseignants et le régime indemnitaire sont les deux principales revendications du Cnapest qui ne décolère pas. Malgré l'appel fait le 16 octobre dernier par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le mouvement de débrayage a été timidement suivi, hier, dont la grande majorité des lycées de la capitale. Lors d'une tournée effectuée dans les lycées Aroudj et Khir-Eddine Barbarouse (ex-De Lacroix), Pasteur et Emir-Abdelkader, aucun signe de protestation n'a été constaté de visu. Les élèves ont rejoint les salles de cours comme si de rien n'était. Idem pour le corps enseignant. À l'intérieur comme à l'extérieur de ces établissements scolaires, aucune banderole faisant état d'un quelconque mouvement de grève. Selon M. Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education nationale, que nous avons contacté, hier par téléphone, le taux de suivi de ce mouvement de grève est très faible. Il ne dépasserait pas les 17,22% sur tout le territoire national, dont 7,36% dans la capitale, 15,1% à Sétif, 4,25% à Sidi Bel-Abbès, et 3,34% à Oran. Pour M. Khaldi, ce faible taux de participation s'explique par la satisfaction des syndicalistes du statut et du régime indemnitaire. “Après la dernière réunion, on a discuté des revendications faites par les professeurs autour de leur statut et le régime indemnitaire. Pour ce qui est du statut et après plusieurs rencontres avec les différents syndicats, on a fini par trouver un terrain d'entente sur un statut qui est favorable à tous les employés de la Fonction publique. Ce statut est signé par tout le monde parce qu'il est très avantageux surtout pour la gestion des plans de carrière, la classification et par la suite les salaires”. Il martèle : “Il faut rappeler qu'avant les professeurs n'avaient pas de plan de carrière. Et dès que le nouveau statut sera appliqué, il apportera beaucoup d'avantages pour les enseignants.” Concernant le régime indemnitaire, notre interlocuteur dira que “la question du régime indemnitaire n'est pas encore abordée, mais au moment où elle sera mise sur le tapis, elle concernera tous les employés de la Fonction publique”. M. Khaldi dira encore que son département “rassure les professeurs que leurs préoccupations seront prises en charge”. Du côté du Cnapest, Boudiba Messaoud, chargé de la communication, contacté par nos soins, a affirmé que “le taux de participation au mouvement de protestation est de 80% à 85% d'après nos premières estimations”. Suivi mitigé dans le centre Il dira aussi que dans les wilayas de “Blida, Tipasa, Tizi Ouzou, Bouira, M'sila et bien d'autres villes du pays, le taux de suivi est très élevé. La seule région où le taux de suivi est faible demeure la capitale. On n'a que 8 à 10 lycées en grève”. Selon lui, si les lycées d'Alger n'ont pas suivi la protestation, cela est dû notamment au manque de coordination. À Mostaganem, la grève à laquelle le Cnapest appelle a été largement suivie, où seuls 3 des 30 établissements que compte la wilaya n'ont pas participé au mouvement de protestation. Ainsi, sur les 1 200 professeurs en exercice dans le palier de l'enseignement secondaire, à travers la wilaya, il y a eux 451 grévistes. Constantine, elle aussi, est de la partie où les lycées étaient pratiquement paralysés. Selon les représentants du Cnapest du bureau de la wilaya, le taux de suivi durant la première journée de protestation est estimé à 70%. À Tébessa, 20 des 30 lycées ont répondu à l'appel du débrayage. Quant à Mila, ce sont 74%, le taux de participation. D'après une source du cabinet du wali de Bordj Bou-Arréridj, la participation au mouvement de protestation était partielle et qu'il n'a pas dépassé les 40,78%. À El-Tarf, seuls 5 des 20 lycées n'ont pas adhéré à la protestation. Pour Batna, le taux de participation au débrayage est de 79,20%. Selon le coordinateur de wilaya, la mobilisation était presque totale, tandis que la Direction de l'éducation affirme que le taux de suivi est de 41,91%. La Direction de l'éducation de la wilaya de Annaba avance un taux de suivi 25,92%, alors que le Cnapest donne 82%. Dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, le taux a été estimé à 12%. Selon, des sources fiables, quelque 58% d'établissements ont suivi la grève dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais d'après les syndicats, notamment le Cnapest le taux est de 92,60%. À Annaba, la Direction de l'éducation avance un taux de suivi de 25,92% contre 82% selon le Cnapest. DJAZIA SAFTA et correspondants