Le débrayage est confirmé hier, après l'échec de la rencontre entre la tutelle et les représentants du Cnapest. Ce syndicat est rejoint par le CLA. Après les menaces maintes fois brandies à l'égard du ministère de l'Education nationale, les syndicats du secondaire passent à l'action. Premier à avoir déterré la hache de guerre, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), observera officiellement son mouvement de grève durant les 27 et 28 du mois en cours. A partir de demain donc, tous les enseignants affiliés à ce syndicat répondront au mot d'ordre lancé. La décision a été prise hier par les représentants du Cnapest, à la suite de la réunion qu'ils ont eue avec les responsables du ministère de l'Education nationale. Contacté hier par L'Expression, Larbi Nouar, coordinateur national de ce syndicat, a indiqué que la réunion qui s'est déroulée hier au siège de la tutelle «n'a pas été à la hauteur des attentes des enseignants du secondaire». En effet, sur les trois points principaux soulevés lors de cette rencontre, un seul a été retenu. Il s'agit de l'engagement du ministère de l'Education nationale à résoudre le conflit persistant entre les représentants du Cnapest (40 au total) et les directions de l'éducation des wilayas de Mostaganem et de Constantine. «Pour Mostaganem, une commission sera installée par la tutelle et envoyée dans cette wilaya pour débattre du conflit et tenter ainsi de trouver les solutions idoines. Il en est de même pour l'anomalie relevée dans la wilaya de Constantine», a indiqué M.Nouar. Le problème, selon le représentant du Cnapest, réside dans «le fait que le Syndicat des professeurs de l'enseignement secondaire et technique soit marginalisé par la direction de l'éducation relevant desdites wilayas». S'agissant maintenant des deux autres points sur lesquels les discussions entre la tutelle et le Cnapest ont buté, ils concernent le statut particulier et les régimes indemnitaires. «La réponse du représentant du ministère de l'Education nationale ne nous a pas satisfaits», a déclaré Larbi Nouar. C'est justement pour cette raison que le Cnapest appelle ses adhérents pour une grève de deux jours, qui sera enclenchée à partir de demain. Ce syndicat ne sera apparemment pas seul dans l'arène, puisque le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a décidé de rejoindre le mouvement de contestation. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le CLA déclare son «soutien aux mouvements de débrayage annoncés pour les 27 et 28 octobre et les 9, 10 et 11 novembre 2008». Dans le même communiqué, le Conseil des lycées d'Alger réitère sa fidélité «à sa ligne syndicale (...) et reste convaincu que seule l'unité d'action plus large pourra mener à terme les revendications contenues dans la plate-forme unitaire de revendications». Quelles sont ces revendications? Le CLA en cite trois. Il s'agit primo: de la promulgation des statuts particuliers conformément aux revendications des travailleurs de la Fonction publique, secundo: la promulgation du régime indemnitaire avant la fin de l'année en cours et son application avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008; tertio: la revalorisation du point indiciaire comme le stipule l'article 8 du décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007, et l'indexation des salaires sur le pouvoir d'achat. Ainsi donc, quelques mois après la rentrée scolaire, les écoles renouent de nouveau avec les grèves. Y-aura-t-il un épilogue à ce feuilleton tragique qui se joue à l'insu des élèves?