Sollicitée pour donner une analyse soutenue sur la vision des lycéens, l'équipe de conseillères (psychologues et sociologues) du bureau d'évaluation et d'orientation de l'Académie d'Alger a conclu, après examen des réponses d'un échantillon de lycéens, que la majorité d'entre eux connaissent l'événement qui a marqué de son sceau la date du 1er Novembre. Les expertes précisent, néanmoins, que les adolescents sondés ne possèdent pas un capital de connaissances, mais plutôt un capital informationnel. Elles soulignent que les informations détenues par les lycéens sont “limitées et répétitives dans une même formulation”. Elles constatent des confusions entre les années 1954 et 1945, “en citant des révolutions antérieures au 1er Novembre”. Nos interlocutrices détectent, dans certaines réponses, de la fierté à l'égard de cette date et surtout des martyrs de la guerre. Par contre, dans beaucoup d'autres, elles ne décèlent aucune réaction émotionnelle particulière. Ce qui se justifie par la distance temporelle qui sépare cette génération du déclenchement de la guerre de Libération nationale et même du jour de l'Indépendance. Pour le groupe dirigé par Mme Hadj-Aïssa, le 1er Novembre représente, pour la majorité des élèves ayant répondu au questionnaire de Liberté, une date du passé symbolisé par les martyrs, l'emblème national et la fin du colonialisme. Il est assimilé, dans le présent, à une fête nationale et notamment une journée fériée. Pour quelques-uns des lycéens, “c'est un legs des ancêtres”. En définitive, nos spécialistes estiment que l'école joue son rôle dans l'enseignement d'une page de l'histoire nationale. Les défaillances, quant à une meilleure appréhension de la guerre de Libération nationale par la nouvelle génération, seraient comptables aux parents et aux méthodes pédagogiques qui ne suscitent pas l'intérêt des lycéens sur un fait précis par des moyens interactifs. S. H.