Le regroupement des sinistrés de la ville de Boumerdès, dans des camps sécurisés, connaît actuellement un rythme plus soutenu, notamment après la désignation d'administrateurs de camps. Cette nouvelle phase est appréciée diversement par la population et enregistre déjà l'impatience, le mécontentement et le désarroi de certaines familles. Plus de dix jours après le séisme, des habitants ayant fui leur appartement, particulièrement ceux qui se sont installés tout près de leur immeuble et qui viennent d'être orientés vers les sites d'hébergement, déplorent l'absence d'électricité et d'eau, celle de la distribution de denrées alimentaires, ainsi que “la politique du deux poids deux mesures” des autorités locales. Avant-hier, plus d'une vingtaine de citoyens de la commune de Boumerdès a sollicité notre journal pour attirer l'attention des dirigeants sur “la précarité” de leur situation, sur les plans socioéconomiques et hygiéniques. Ces habitants, pour la plupart des pères de familles, ont dénoncé le “traitement discriminatoire” qui leur est réservé par le maire et des responsables de l'entreprise Naftal. “Les gens de l'APC nous ont orientés vers le camps de Naftal. Mais on se retrouve dans un autre camp, sans électricité, ni eau, ni nourriture”, se sont plaints nos interlocuteurs. D'aucuns ont même accablé les élus locaux, estimant que ces derniers devaient leur porter secours avant l'entreprise publique. Il n'en demeure pas moins que l'attitude des personnes de Naftal, chargées de la gestion du camp, a déçu plus d'un. “Ils nous disent que le camp est réservé pour les seuls travailleurs de Naftal et leurs familles, alors que des directeurs, des cadres et des professions libérales, qui n'ont rien à voir avec l'entreprise, sont présents, bien installés et bien nourris”, a déclaré avec rage un habitant de la cité des 1200-Logements.