L'opération “Alimentation générale” au profit des sinistrés du séisme du 21 mai dernier s'est relativement améliorée, dans la wilaya de Boumerdès. La population, regroupée dans des camps de toile ou des écoles identifiées par les autorités locales, reçoit les produits de première nécessité (lait, pain, eau…) et, dans certains cas, des repas préparés dans le cadre de la solidarité avec les familles sinistrées. Le docteur Abdellah Touafek, conseiller du ministre de la Solidarité nationale, a été détaché pour “aider et seconder” le directeur de l'Action sociale de la wilaya. Il a indiqué, hier, que le dispositif d'aide alimentaire, mis en place au lendemain du tremblement de terre, a été perturbé en raison de l'ampleur des dégâts matériels, affectant les cuisines des établissements scolaires et de formation provoquant les coupures de gaz et d'électricité. “Nous étions obligés de remettre des repas froids dans un premier temps, ce qui ne sera plus le cas à l'avenir”, a-t-il ajouté. Selon le Dr Touafek, il sera question, dans les jours à venir, de la distribution de “colis alimentaires” hebdomadaires pour une famille de sept personnes (huile, sucre, pâtes, fromage, légumes secs, etc.), soutenue par des “repas chauds”. Actuellement et toujours selon ce responsable, près de 68 000 repas chauds sont préparés quotidiennement pour les wilayas de Boumerdès et d'Alger, dont plus de 45 000 repas pour la première wilaya. Le gros de l'approvisionnement proviendrait de dons faits en Algérie, le reste des achats, surtout les légumes frais, étant financé par le ministère de la Solidarité. Le conseiller a néanmoins reconnu que l'action initiée par son ministère, en collaboration avec la DAS, reste “limitée”, n'excluant pas que des populations situées dans des “zones éparses” seraient négligées. “Nous voulons arriver à une phase qualitative pour éliminer les parasites, c'est-à-dire arriver rapidement à la livraison des colis alimentaires, sur la base de listes des sinistrés, établies conjointement par le ministère de la Solidarité, la Protection civile, les administrateurs de camp, le mouvement associatif et le Croissant-Rouge algérien”, a expliqué le docteur Touafek. Interrogé sur la destination des produits alimentaires provenant de l'étranger, ce dernier a souligné qu'ils sont “gérés par la Protection civile”, au niveau de la caserne d'El-Hamiz (Rouiba), en remarquant plus loin que bon nombre des communes les plus affectées par le séisme, comme Zemmouri, ont bénéficié de ces produits. Le conseiller du ministre a été incapable de nous expliquer pourquoi certains sites de regroupement, tel que le grand stade de la ville de Boumerdès, ont bénéficié de produits étrangers, contrairement aux autres sites limités aux seuls produits nationaux. Il n'a pas pu également nous répondre sur les cas de détournement de marchandises par des particuliers comme notamment l'eau minérale, les biscuits et les bandes hygiéniques, qui nous ont été signalés par des familles sinistrées de Boumerdès-ville. Ce qu'il faut peut-être relever, c'est la difficulté qu'avaient les pouvoirs publics à distribuer les produits alimentaires, au lendemain du séisme, en l'absence de comités de cité ou de comités de quartier. “Nous avons été désarçonnés au départ, car on ne savait pas à qui parler. Il fallait faire confiance aux personnes qui venaient nous prêter assistance, en attendant de mettre en place le dispositif d'aide adéquat. À partir de là, les fonctions de suivi et de contrôle viennent d'elles-mêmes”, nous a confié un fonctionnaire de la wilaya de Boumerdès. Selon lui, “beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire”. Nous avons, par ailleurs, appris, auprès des responsables de la cellule de crise, que l'ensemble des sinistrés du séisme, quelle que soit leur situation sociale, bénéficient de l'aide alimentaire. C'est une fois les listes établies que la distinction sera faite entre les sinistrés pouvant se prendre en charge et ceux démunis. Ces derniers seront alors pris en charge par le ministère concerné, celui de la Solidarité nationale. H. A.