“Quand l'Entreprise du métro d'Alger était arrivée sur les lieux, on nous a fait savoir que nous allions toucher des indemnités en rapport avec les pertes occasionnées par les travaux du tramway. Aujourd'hui, il est désolant de constater que non seulement notre activité est à l'agonie mais, en plus, nous ne voyons rien venir ni du côté des autorités ni de celui de l'EMA”, se révolte un des 270 commerçants touchés par le problème. Dernièrement, une trentaine de ces commerçants se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise pour exprimer leurs revendications, à savoir les montants des indemnisations allouées ainsi que la date de leur versement. Ils accordent dans ce sens à cette dernière un délai jusqu'à la fin du mois en cours avant de revenir à la charge pour un deuxième rassemblement, et même la fermeture de leurs commerces si aucune solution n'est trouvée. Notre interlocuteur explique en effet que cette situation ne saurait durer davantage car elle pénalise sévèrement les commerçants qui ne comprennent pas l'attitude de leurs vis-à-vis, sachant que la loi est claire dans ce cadre. Il dit que le lancement du projet du tramway est à l'origine de leur malheur. “Tous mes collègues vous tiendront le même langage et vous confirmeront que c'est la ruine qui nous attend, à moins d'un geste salvateur des autorités. Je vous avoue que la majorité n'arrive pas à joindre les deux bouts et que certains sont contraints, pour subvenir aux besoins de leur famille, à faire le clandestin avec leur véhicule. Les clients boudent les lieux à cause des désagréments causés par les travaux, comme par exemple la poussière envahissant nos magasins.” Et si certains ont par résignation opté pour la fermeture, beaucoup sont décidés à aller jusqu'au bout pour obtenir leurs droits. L'EMA aurait, selon notre interlocuteur, rassuré les plaignants que leurs dossiers de demande d'indemnisation ont été transférés aux services des Domaines habilités à les prendre en charge. Ces derniers refusent toutefois de négocier avec eux arguant que leur vis-à-vis n'est autre que l'Entreprise du métro d'Alger. De même que les représentants locaux de l'UGCAA qui avaient rencontré à plusieurs reprises les responsables de la dite entreprise n'ont jusqu'à l'heure actuelle pu arracher que des promesses d'indemnisation, alors que parallèlement, la partie liée aux impôts reste sans issue. Les commerçants avaient en effet demandé aux services des impôts de prendre en compte leur situation conjoncturelle dans le calcul de la fiscalité. Pour sa part, l'inspection des impôts précise que quand bien même elle reste attentive aux doléances des commerçants, le rôle de ses agents se limite à des contrôles de routine. A. F.