L'affaire de la fermeture des salles des fêtes au niveau national refait surface. Cette décision prise par les pouvoirs publics arrange les uns, certes, mais elle est contestée par les autres. Les gérants de salles de fêtes ne sont pas encore sortis de l'auberge. Ils dénoncent “les dispositions du décret n°05- 207 du 4 juin 2005 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des salles des fêtes pour une durée de 6 mois pour tout commerce non conforme”. “Après tout le parcours du combattant qu'on a fait, on n'est pas encore arrivé au bout du tunnel”, nous dira un gérant d'une salle des fêtes à Bouzaréah. “Je ne sais pas pourquoi les autorités décident de fermer une salle des fêtes dont le gérant a tous les documents de conformité. Après des années d'activité, les autorités nous demandent un certificat d'exploitation. Pourtant, nous avons un registre de commerce, l'agrément, le permis de construire et l'acte de propriété qui est publié et enregistré et nous payons nos impôts”, explique le président de l'association des salles de fêtes et gérant de l'une d'elle à Bouzaréah. “On m'a notifié la fermeture de mon local au motif que je ne possédais pas d'autorisation d'exploitation, alors que j'ai un registre du commerce pour cette même activité”, expliquera notre interlocuteur. Il ajoutera que “pour avoir cette pièce maîtresse qui est le certificat d'exploitation, les autorités locales nous ont demandé de fournir dix copies de chaque document (différents certificats de conformité) pour un dossier technique et dix autres pour le dossier administratif. Plusieurs gérants ont rouvert leurs salles au vu et au su de tout le monde, j'ai fait la même chose et je me suis retrouvé convoqué par la justice. Cela fait deux ans que mon établissement est fermé. Pourtant, les conditions et modalités de fermeture de ces salles prévoient pour des durées d'une semaine pour l'APC, de 15 jours pour la wilaya, et de 6 mois en cas de gravité des choses. J'ai adressé du courrier à l'APC de Bouzaréah. Je n'ai reçu aucune réponse”, expliquera-t-il. Par contre, la fermeture de certaines salles des fêtes est quelquefois une réponse à une revendication de citoyens. Cette pétition parvenue à notre rédaction et signée par un groupe d'habitants de la commune d'El Marsa demandant aux autorités la fermeture d'une salle des fêtes sise au Chemin des ruines en est une parfaite illustration. Selon les signataires du document, l'activité de cet établissement ne va pas sans enfreindre la réglementation. “Nous sommes confrontés à de multiples nuisances, à savoir vacarme, musique et pollution sonore causés par les klaxons des véhicules et les coups de feu. Et ce, à divers moments de la journée et, très souvent, tard dans la nuit”, indiquent les signataires et d'ajouter que ladite salle des fêtes leur cause d'autres ennuis tels que “des attroupements d'hommes” devant les habitations. La propriétaire ne dispose pas d'un parking, ses clients viennent stationner sur les deux côtés de la rue. Tout cela empêche souvent les riverains d'accéder en voiture à leurs habitations. “Malgré nos différentes démarches et nos plaintes dûment déposées, aucune autorité n'a pu intervenir pour mettre fin à notre calvaire quotidien et pour cela, nous avons adressé un courrier au chef du gouvernement.” Pour sa part, la gérante de cette salle sise au Chemin des ruines (El Marsa), affirme que “rien n'est vrai” dans les griefs cités par les riverains. “Nous avons tous les documents de conformité et, en plus, nous avons respecté la réglementation du 04 juillet 2005 avec l'acquisition du certificat d'exploitation après avoir fourni le dossier administratif. Des agents des autorités se sont déplacés à la salle pour constater l'état des lieux en 2003” la gérante de la salle nous a remis une copie prouvant la conformité de l'établissement, par une attestation délivrée de la part de l'APC d'El Marsa. “Voyez vous-même, nous disposons d'un parking et d'un espace réservé aux hommes à côté de la salle. Je n'ai jamais laissé les voitures à l'extérieur, ni dérangé les voisins. D'ailleurs, constatez vous-même qu'il n'y a pas d'habitants dans les environs. La majorité de ces maisons sont louées à des gens souvent absents. La salle est équipée d'un système d'insonorisation et le règlement intérieur limite la musique au plus tard à 19h et tout attroupement de personnes invitées en dehors de la salle est strictement interdit”, se défend la gérante. Il est à rappeler que la nouvelle réglementation exige, en effet, des propriétaires des salles de fêtes une autorisation d'exploitation ou un certificat de conformité. A défaut de ce sésame, beaucoup de salles sont fermées depuis près de trois ans. Les gérants des salles de fêtes gardent espoir de reprendre leurs activités qui constituent, pour certains, la seule source de revenus. F. Aouzelleg