Parmi les conséquences des villages contraints de se vider suite à l'isolement et la précarité, la fermeture des écoles primaires. On en compte plusieurs en Kabylie profonde. Toutefois, cette année, l'école de Darna, un village isolé de la commune d'Iboudrarène, rouvre ses portes pour accueillir le préscolaire la 1re année. Ceci a redonné espoir aux parents d'élèves d'abord, car ils n'ont jamais cessé de revendiquer le maintien de leurs enfants dans cette école, l'une des plus vieilles écoles coloniales, qui s'est vidée de ses effectifs suite à l'exode rural et au faible taux de natalité. En effet, les potaches devaient faire quelques kilomètres de route montagneuse et dangereuse, notamment en hiver, pour rejoindre l'école de Tala n'Tazart, un village voisin. “Il a fallu d'abord la volonté tenace des parents d'élèves et des représentants du village qui se sont mobilisés en exigeant des instances concernées l'ouverture à nouveau de cette école”, nous apprend un parent d'élève. Fermée et donc délaissée depuis quelques années, l'école de Darna a nécessité une remise en état. La main-d'œuvre est assurée par les villageois. “L'urgence des travaux de rafistolage nous a pris au dépourvu, mais nous nous sommes engagés à mettre le paquet pour en faire une école dotée de moyens à même d'assurer le bon fonctionnement pédagogique”, nous confie un élu communal. En outre, l'ouverture de l'école de Darna est aussi l'espoir retrouvé des enseignants qui ont dû quitter leur domicile pour travailler ailleurs dans des conditions parfois contraignantes. LIMARA B.