Les responsables de l'attentat meurtrier du 27 septembre à Damas appartiennent au groupe radical sunnite Fath el-Islam, qui avait affronté en 2007 l'armée libanaise dans le nord du Liban, selon la télévision d'Etat syrienne, qui a diffusé jeudi soir les "aveux" des auteurs. La télévision syrienne a diffusé les "aveux" d'une dizaine de personnes qui ont affirmé être membres de ce groupe radical. Parmi eux, une personne présentée comme "le responsable de la sécurité de Fath el-islam en Syrie", Abdel Baqi al-Hussein, a affirmé que l'objectif de cet attentat était de "nuire au régime en Syrie". La télévision a également diffusé la photo d'un homme que ses collègues ont présenté comme étant le kamikaze, Abou Aïcha El-Saoudi (le Saoudien). Dix-sept personnes avaient été tuées et 14 blessées le 27 septembre dans un attentat suicide à la voiture piégée à Damas. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière depuis les années 1980, à l'époque où des attentats sanglants étaient commis par les Frères musulmans. Inscrit en août 2007 par les Etats-Unis sur leur liste des organisations terroristes, Fath el-islam a affronté pendant plus de trois mois l'armée libanaise dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr El-Bared, dans le nord du Liban, avant d'être vaincu début septembre 2007. Composé de combattants palestiniens et libanais, ainsi que d'autres nationalités arabes, des Saoudiens notamment, Fath el-islam s'était fait connaître à la fin 2006 après s'être infiltré dans le camp, voisin de la grande ville de Tripoli et de la frontière syrienne. Le groupe était dirigé par un Palestinien, Chaker El-Abssi, qui avait purgé une peine de prison en Syrie pour affiliation à El-Qaïda. Il est en fuite depuis la chute de Nahr El-Bared. S'il reconnaît des affinités idéologiques avec le réseau d'Oussama ben Laden, le groupe dément tout lien logistique avec lui. Parmi les personnes présentées par la télévision, qui témoignaient les unes après les autres devant un rideau noir, figurait également Ouafa Abssi, la fille de Chaker El-Abssi, qui portait un voile noir sur la tête. Selon leurs dires, les responsables de l'attentat ont dû se livrer à plusieurs vols à main armée pour financer l'opération. Pour perpétrer l'attentat, ils ont également affirmé avoir volé à Damas une voiture conduite par un Irakien dans laquelle ils ont ensuite déposé les explosifs. La télévision a ensuite diffusé des images du chauffeur racontant comment il s'était fait voler son véhicule. Selon les médias officiels, la voiture, bourrée de 200 kilos d'explosifs, se trouvait dans une rue passante, près d'un poste des services de sécurité, à une intersection menant à l'aéroport international de Damas et à la tombe de Sayyeda-Zeinab, un haut lieu de pèlerinage chiite. Les attentats suicide sont rarissimes en Syrie où les forces de sécurité sont omniprésentes. Mais des attentats à la voiture piégée commandités à distance se sont produits dans les années 1980. R. I./Agences