Constatant la prolifération continue de petites fabriques et autres ateliers en tous genres en milieu urbain, les habitants des cités et des quartiers “résidentiels !” de la ville de Bordj Bou-Arréridj, sont montés au créneau pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme “une atteinte aux règles de l'urbanisme”. En effet, la prolifération de commerces sensibles dans la ville et l'absence d'enquêtes pointues ont permis une situation aujourd'hui incontrôlable par les services concernés. D'autre part, plusieurs petites usines et locaux commerciaux implantés dans les milieux urbains ont créé des nuisances à des milliers de riverains, faute d'une installation en règle. Plusieurs citoyens se sont rapprochés de notre journal pour réclamer une solution à même de mettre un terme à cette situation. Refusant la transformation graduelle de leurs cités et quartiers en zone d'activité, les résidants se plaignent des nuisances provenant des garages de mécanique, de tôlerie, de soudure, d'ateliers de toutes sortes, menuiserie, couture, électricité…, des usines de plâtre, de conditionnement, de fabrique et les désagréments générés par l'incessant va-et-vient des camions, de fourgonnettes et de véhicules en tous genres dans leurs quartiers. Bruits permanents, odeurs nauséabondes et risque d'allergies graves, ce sont là quelques exemples de nuisance que ces commerces occasionnent. Cette situation, très inquiétante, nuit à la santé et la qualité de vie des habitants qui demandent, aujourd'hui, aux autorités d'agir pour préserver ce qu'il reste à sauver. Il faut signaler que les nuisances ces agacent de plus en plus les riverains. Les nuisances sonores, constituées par une espèce de ronflement quasiment permanent dominé par un sifflement terrible, indisposent et agressent les résidants de certains quartiers de la ville où sont implantées ces garages et ateliers. “Entre un garage de mécanique et un autre, il y a un tôlier, un menuisier ou un soudeur”, dira un habitant de la ville. “On n'arrive jamais à dormir tranquillement, le ronflement des moteurs ou le bruit de la tronçonneuse brisent notre quiétude”, confirme un autre. Dans certains quartiers, le réparation ou le montage se fait en plein air. Alors en plus des nuisances sonores et les embouteillages, il y a des dangers toxiques qui planent dans le ciel. Un véritable cauchemar au quotidien pour ces habitants qui dénoncent l'implantation de ce genre d'activité dans leur quartier. “À huit heures, à minuit, de jour comme de nuit, pendant les week-ends, les jours fériés, nous subissons le bruit qui porte atteinte à la tranquillité du voisinage et à la santé des habitants. Nous vivons cette situation depuis des années”, dira un habitant du vieux quartier Beau-Marché. “Avant, il n'y avait pas ces garages. C'était un quartier résidentielle, mais maintenant il est truffé d'ateliers”, a-t-il ajouté. Le manque de compréhension des lois par le citoyen est, justement, source de conflits car même dans le cas de l'enquête commodo-incommodo, soumise à l'aval des voisins, l'interprétation des textes reste floue chez nombre de ces derniers. L'activité est au préalable soumise à une enquête des services habilitées qui requièrent l'avis du voisinage, conformément à la réglementation en vigueur. Il est temps que les autorités locales de chaque commune procèdent à des contrôles stricts dans les milieux du commerce pour le bien de l'environnement et pour la santé des citoyens. Rappelons que la commune de Bordj Bou-Arréridj, il y a une vingtaine d'années, a procédé à la délocalisation de certains commerces en créant une zone d'activité. Elle a voulu regrouper toutes les activités nuisibles à l'extérieur de la ville. Elle a même attribué des centaines de lots de terrain. En vain. Les lots de la zone d'activité seront revendus en deuxième main et ces activités n'ont jamais vu le jour. Au contraire, elles se sont multipliées et de nouveaux créneaux sont venus s'y greffer tels que les collecteurs de métaux, de verre et des petites fabriques. Les citoyens exigent des autorités locales qu'elles intervienent “immédiatement” et “énergiquement” pour que ces nuisances cessent. “Leurs revendications sont parfaitement légitimes, mais la solution est ailleurs, elle est politique”, dira un élu de la nation. Chabane Bouarissa