Dar El-Beïda n'est plus aussi blanche qu'elle ne l'était du temps où l'encensait d'agréable notes mélodieuses le chantre de la musique berbère, le regretté Cheikh El-Hasnaoui. Oui, et longtemps après le départ des pionniers de l'immigration en terre d'Hexagone, beaucoup d'eau… usée a coulé de sous le viaduc d'El-Hamiz où il faisait bon y dérouler autrefois la nappe du pique-nique sur la berge recouverte de gazon. Seulement, celle d'aujourd'hui qui y ruisselle du méga-bidonville est chargée et l'on voit même à la surface de l'eau, quelques résidus de pauvres bêtes abattus sur la rive du cours d'eau par d'inconscients chevillards de souk. Or, et de populiste façon, pendant que l'opportuniste n'y voyait là que l'éclosion d'un vivier de… voix à portée de main, la limpidité de l'oued a vite changée de cap vers le vert marécageux et le clapotis à laissé la place aux nénuphars. En effet, trop longtemps balayé d'un simple revers de main, le squat de la berge ouest de l'oued a pris une proportion inquiétante. Voire alarmante pour les habitants d'une favela qu'une crue d'oued peut emporter d'ici-là et angoissante pour l'élu local qui lui consacre tout son temps. Quoi qu'il en fut, le baraquement de l'oued El-Hamiz, c'est aussi l'inconséquence du silence qu'accompagna moult fois “cachez-moi cette favela que je ne saurais voir”. Bien entendu, si les voies casseuses de l'horrible lieu-dit d'El-Hamiz ont altéré la blancheur virginale de Dar El-Beïda et a sonné le glas pour la faune et la flore locales, en revanche, son carrousel d'écœurantes fosses septiques a asséné le coup de grâce à la qualité de vie. Ainsi va l'existence à Dar El Beïda qui ne compte plus le nombre de fois où le fait accompli a eu le dessus sur la loi et le bon sens. N. D.