Des centaines de dossiers, dont beaucoup présenteraient des irrégularités flagrantes, selon certaines sources proches de cette institution, sont actuellement en instance d'étude au niveau de l'agence foncière de la wilaya d'Annaba. L'assainissement de cette situation peu reluisante risque d'être aussi délicat que contraignant pour le nouveau responsable, nommé depuis trois mois seulement à la tête de ladite agence qui est paralysée, rappelle-t-on, depuis le limogeage en 2001 de son ancien directeur pour mauvaise gestion. Nos sources affirment que l'épluchement des dossiers risque de mettre à nu un trafic du foncier à grande échelle dans cette wilaya. Cela est valable pour pratiquement toutes les daïras ou une razzia sur les lots de terrain a été constatée, durant cette dernière décennie. Par exemple à El-Bouni, outre l'absence flagrante des normes de construction, l'on relève que des particuliers ont squatté carrément des trottoirs et des espaces verts, voire même construit sur une partie de la route. D'ailleurs, aux yeux de nombreux responsables, qui ont qualifié la situation du foncier à Annaba de “bombe à retardement” ou encore de “tarte à la fraise empoisonnée”, le dépoussiérage des dossiers d'attribution de lots de terrain va permettre, sûrement, de débusquer de “grosses couleuvres”. Des sources proches de cette agence révèlent que “depuis l'avènement du terrorisme, et en l'absence aussi bien des pouvoirs publics que de ladite agence, la situation en matière de construction illicite à travers toute la wilaya a atteint des proportions effrayantes”. Informé de la situation quelque temps seulement après son installation à la tête de l'exécutif de la wilaya d'Annaba, M. Ghazi Mohamed a décidé d'une vaste opération de lutte contre l'habitat illicite qui devrait toucher l'ensemble des douze communes que compte la wilaya. Lancée à la fin du mois d'octobre dernier, cette action a déjà ciblé plusieurs dizaines de constructions illicites dans les communes d'El-Bouni et Oued-El-Aneb. Cette opération appelée à s'élargir à toutes les autres communes et particulièrement la commune du chef-lieu de la wilaya, surtout du côté du littoral annabi où l'on signale que certains “pontes” ont procédé à des constructions sans autorisation. La mesure a fait, comme on pouvait l'imaginer, beaucoup de mécontents parmi les contrevenants, dont certains ont même manifesté violemment leur réaction aux mesures d'expulsion. Le wali qui, de son côté, a annoncé sa détermination à aller jusqu'au bout de sa décision, a sévèrement tancé les élus et les membres de l'exécutif. “La loi doit être appliquée à ce sujet dans toute sa rigueur. Toutes les constructions illicites seront ciblées sans aucune distinction”, a notamment prévenu M. Mohamed Ghazi B. BADIS