Ils étaient nombreux les supporters kabyles à s'être déplacés lundi après-midi au stade Mustapha-Tchaker de Blida pour porter littéralement leur équipe favorite, la JSK et fêter comme il faut cette seconde victoire consécutive de la saison, et surtout la première en déplacement. De plus, la grosse satisfaction des supporters kabyles est d'avoir surtout assisté au réveil de l'attaque de la JSK qui aura enfin réussi à inscrire deux buts à l'extérieur, soit tout simplement l'équivalent de leur capital buts en six rencontres jouées puisque les Canaris n'avaient réalisé jusque-là que deux petits “goals” face au NAHD, lors de la première journée du championnat (1-1), puis la semaine dernière devant le MC Saïda, à l'occasion de leur toute première victoire de la saison (1-0). N'est-ce pas que les supporters de la JSK avaient senti quelque part le vent du renouveau kabyle et avaient ainsi tenu à aller le saluer tel qu'il se doit dans cette lointaine Mitidja où, pourtant, il n'est pas toujours aisé de s'imposer aussi facilement ! Il est vrai que les champions d'Algérie en titre n'ont jamais versé dans l'incertitude ou la moindre crise de confiance, et ce, malgré un début de saison plutôt pénible. Il est vrai aussi que toute la débauche d'énergie consentie en Coupe d'Afrique et l'inévitable phénomène de décompression auront pesé énormément dans le camp kabyle, mais les poulains de Younès Ifticène auront fait preuve d'un calme olympien pour attendre patiemment l'heure de la révolte pour cracher de nouveau le feu. Après avoir vaincu le signe indien la semaine dernière au prix de cette première et précieuse victoire de la saison au détriment de Saïda (1-0), les Canaris avaient donc chassé et la poisse et le doute pour se remettre aussitôt en confiance et augurer ainsi une ère nouvelle. Et cette belle victoire acquise lundi dernier en terre blidéenne avec l'art et la manière nous aura même fait rappeler ce beau parfum de conquête et de respectabilité de la JSK de la saison dernière, autrement dit l'étoffe d'un champion qui ne recule devant aucun obstacle et qui enclenche irrésistiblement les grosses performances en dehors de ses bases. Bien évidemment, ce n'est pas encore l'heure de pavoiser et de crier victoire sur tous les toits, et les camarades de Abdeslam en savent quelque chose. Il est évident que la JSK ne doit pas verser pour autant dans la facilité déconcertante et l'euphorie démesurée car le chemin est encore long et les obstacles nombreux. “Personnellement, je n'ai jamais douté de mon équipe car nous avions l'esprit tourné vers cette Coupe de la CAF et nous avions mis un peu de temps pour nous remettre en jambes et nous concentrer de nouveau sur la compétition nationale”, dira le président Hannachi qui n'a d'ailleurs jamais laissé planer le moindre doute quant au sursaut d'orgueil de ses protégés. “Moi aussi, je savais qu'on allait réagir et redresser la situation, car jusque- là nous avions dominé tous nos adversaires sans pour autant être récompensés de tous nos efforts”, dira de son côté le coach kabyle, Younès Ifticène, qui aura réussi à damer le pion à cette équipe de l'USMB qu'il connaît parfaitement bien pour l'avoir entraînée longuement ces dernières années et s'apprête à en faire de même ce vendredi à Tizi Ouzou où il accueillera l'USM Harrach, un club qui lui est cher et qu'il connaît sur le bout des doigts pour avoir porté ses couleurs durant toute sa longue carrière footballistique et l'avoir aussi drivé lors de ses premiers pas de technicien avisé. Alors là, si la JSK venait à enclencher ce vendredi une troisième victoire consécutive, il est clair qu'elle relèvera fièrement la tête et tentera ainsi de positiver au maximum la bagatelle de quatre matchs de retard qui la propulserait enfin vers le haut du tableau où elle a pour habitude de humer l'air tonique des hautes cimes de la hiérarchie nationale. C'est dire que le tenant du titre semble avoir été enterré un peu trop tôt, alors que la culture de la gagne est toujours d'actualité à Tizi-Ouzou où des milliers de supporters kabyles cultivent de nouveau l'espoir de voir leurs vaillants Canaris voler encore très haut. Mohamed HAOUCHINE